Denier de l'Église

« Sanctifier, enseigner, gouverner » : les 3 missions du nouveau curé

Dimanche 12 septembre a eu lieu la messe d’installation du nouveau curé de la paroisse Cathédrale Saint-Sauveur, le père Christophe de Dreuille. Dans son homélie, l’archevêque d’Aix et Arles, Mgr Christophe Dufour, a insisté sur les trois missions d’un curé.

Christophe, Père de Dreuille, êtes-vous prêts à porter la Croix du Christ ? Et vous, frères et sœurs, êtes-vous prêtes à porter la Croix du Christ avec votre nouveau curé ? La Parole de Dieu met aujourd’hui sous le signe de la Croix notre vocation de baptisés, de disciples de Jésus. Père de Dreuille, la Parole de Dieu met votre mission de curé sous le signe de la Croix. « Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté, qu’il soit tué… » La mission du Fils de Dieu est elle-même tout entière sous le signe de la Croix, selon la mystérieuse volonté du Père. Il fallait que le Christ souffre pour nous sauver. « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde », disons-nous dans la foi en Jésus Sauveur. Car c’est bien de salut qu’il s’agit. Dans la Croix nous contemplons le signe de notre salut. Dans la Croix nous est révélé le chemin du salut. C’est le double message que je retiens de l’évangile de ce dimanche.

Dans la Croix nous contemplons le signe de notre salut.

En Jésus Dieu se livre, il se donne tout entier. Nous contemplons dans la Croix de Jésus le sacrement de l’éternel Amour. Dieu ne peut pas se résigner à nous voir souffrir et à nous voir mourir. La souffrance dit le manque fondamental de notre condition humaine, et Dieu veut combler ce manque. La mort est le plus grand des malheurs, et Dieu veut nous sauver de la mort. C’est sa volonté, et lui seul peut le faire. N’en déplaise aux savants de la Silicon Valley qui cherchent les moyens de vaincre la mort ! A l’orgueil des humains qui se prennent pour Dieu – diabolique tentation – Dieu répond par l’humilité de Jésus crucifié. Il est grand le mystère de la foi. Comment comprendre ?

Je vous propose une comparaison qui nous met sur le chemin de l’intelligence de notre foi. Ma mémoire l’a retrouvée d’un livre, « la caille et le butor » de Paul Vialar. Les petits de la caille sont menacés par un grave danger de mort par un méchant animal qui veut les croquer. Que fait la caille ? Elle cache ses petits et s’éloigne ; elle est prête à mourir pour sauver ses petits, elle se sacrifie pour eux.

Mais nous avons aussi de nombreux témoignages dans l’histoire de notre Eglise.  Connaissez-vous saint Maximilien Kolbe. Dans les camps de la mort, il se porte volontaire pour prendre la place d’un père de famille et le sauver d’une mort cruelle. Beaucoup d’entre vous sont des papas ou des mamans ; je suis sûr que si l’un de vos enfants étaient condamnés à une lourde peine pour le crime qu’il aurait commis, vous aimeriez prendre sa place pour le sauver. C’est ainsi que Dieu nous sauve, en prenant sur lui le péché des humains. La Croix de Jésus est notre salut.

Dans la Croix nous est révélé le chemin du salut.

« Qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Evangile la sauvera ». Bigre, le chemin est rude. La foi ne suffit pas. « Si quelqu’un prétend avoir la foi sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ? » dit saint Jacques. La révélation du salut nous appelle à l’imitation du Christ. Oui, c’est la foi qui sauve, saint Paul le redit avec force. Mais les œuvres disent la foi et elles sont elles-mêmes un fruit de la grâce de Dieu, en son Esprit Saint qui nous travaille du dedans et nous rend capables du meilleur. Les œuvres témoignent ainsi de l’œuvre de Dieu en celui qui croit en lui. Tel est le chemin du salut : imiter le Christ, avec la grâce de Dieu.

Curé sous le signe de la Croix.

Frères et sœurs, vous accueillez aujourd’hui solennellement un nouveau curé. Il vous est donné par le Seigneur. Et il se donnera tout entier à vous, il se livrera pour vous, comme le Christ. « Ceci est mon corps livré…, ceci est mon sang versé… » Lorsque votre curé prononcera ces paroles de la consécration sur le pain et le vin, il livrera lui aussi son corps, il versera lui aussi son sang, pour vous qui êtes vous-mêmes offerts au Père dans le Christ. Ceci est l’œuvre de l’Esprit Saint, pour le salut du monde.

Je rappelle brièvement la triple mission du curé.

  1. Sanctifier, par la grâce des sacrements. Sacrements de l’eucharistie et de la réconciliation, onction des malades. Soyez gourmands de cette grâce des sacrements, sans laquelle vous ne pourrez rien faire et par laquelle Dieu fera de vous des saints. Soyez fidèles au rendez-vous que le Christ vous donne chaque dimanche.
  2. Enseigner. Vous avez dans le père de Dreuille un maître de la Parole de Dieu. Soyez gourmands de cette Parole. Mangez-la chaque jour, au moins un verset. Partagez-la en petites fraternités. Répondez-lui par la prière.
  3. Gouverner. Il aura besoin de vos compétences, offrez-les, mettez-les au service de la mission de l’Eglise en cette paroisse Saint-Sauveur. Il discernera les charismes que vous avez reçus de l’Esprit Saint et il vous appellera. Ainsi votre communauté sera vivante, fraternelle et rayonnante de l’amour du Christ Jésus.

Un mot encore. Soyez disciples missionnaires, témoins de la rencontre de Jésus Sauveur, Jésus vivant, Jésus ressuscité. La mission de l’évêque tient en deux mots : faire connaître et aimer le nom de Jésus. L’évêque partage cette mission avec les curés, ses premiers collaborateurs. Mais nous avons besoin de chacun de vous pour que les habitants de cette ville d’Aix-en-Provence connaissent le nom de Jésus et apprennent à l’aimer. C’est ma prière pour vous et avec vous en ce jour où vous accueillez votre nouveau curé. AMEN.

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