Les homélies du dimanche

Retrouvez dans cette page quelques homélies de ces derniers mois :  

22 aout  2021 : Homélie du 21eme dimanche ordinaire

Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre, la verdure portant sa semence selon son espèce et les arbres donnant, selon leur espèce, des fruits contenant leur semence. Puis, il créa les animaux, selon leur espèce, et Dieu vit que tout ce qu’il avait fait avec grande minutie, cela était bon.

Dieu dit alors « Faisons l’homme à notre image, comme à notre ressemblance ». Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il – les _-créa, homme et femmes, Il les créa. Et Dieu vit que tout ce qu’il avait fait, cela était très bon et Dieu les bénit… Saint Marc précise : « A cause de cela l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux mais une seule chair ». (Mc 10, 6-9).

Puisque nous sommes créés à l’image de Dieu, l’union du couple rappelle la Sainte Trinité ; Un seul Dieu en trois personnes. La Vie de Dieu et un échange d’Amour entre ces trois personnes. Mais le Père n’est pas le Fils, ni le Saint-Esprit et le Fils n’est pas le Père ni le Saint-Esprit et le Saint-Esprit n’est pas le Père ni le Fils.
Ainsi, dans le couple humain créé à l’image du Dieu Trinité, l’homme n’est pas la femme et la femme n’est pas l’homme mais tous deux ont une égale dignité comme le rappelle saint Paul « Vous êtes tous fils de Dieu, par la foi, dans le Christ Jésus.  Vous tous en effet, baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ : il n’y a ni Juif ni Grec, il n’y a ni esclave ni homme libre, il n’y a ni homme ni femme ; car tous vous ne faites qu’un dans le Christ Jésus. »

Cela rappelle d’ailleurs la déclaration des droits de l’homme qui ne sera écrite que 1700 ans plus tard.
Dans l’amour, il n’y a pas de soumission mais un désir commun. La volonté du Père de révéler son Amour aux hommes, est aussi la volonté du Fils. Par Amour, le Fils veut que tout désir du Père soit satisfait même si cela oblige la Croix.  Et nous disons tous, parce que nous savons que Dieu n’est que Amour : ’ Que ta volonté soit faite’ sans savoir précisément quelle est la volonté du Père.

Pour exprimer cette communion de volonté, saint Paul écrira même au sujet du Christ’ il s’humilia …, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix (Eph 2, 18). Il n’y a là que l’expression de l’Amour du Christ pour notre Père des Cieux et pour nous.
Ainsi saint Paul pourra écrire que la femme soit soumise à l’homme en même temps que l’homme soit prêt à donner sa vie pour sa femme, car le couple est une communion d’amour.
« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jn 15,13). Le Christ est maître et Seigneur, et c’est lui qui lave les pieds de ses disciples.

L’évangile nous bouscule encore à cause de la Parole rude de Jésus. Dans le discours sur le Pain de Vie, Jésus est rejeté par le plus grand nombre : il ne reste que les douze disciples sur le grand nombre présent lors de la multiplication des pains. Il faut, en effet, passer, maintenant, du pain nourriture terrestre au pain communion au Corps du Christ vivant, afin de vivre en Lui, de sa propre Vie divine qu’Il tient de son Père’.
Jésus dit en effet : « qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui ».
Cette parole est rude et choquante, qui peut l’entendre ? et les disciples récriminaient contre Lui. Pour Jésus notre adhésion à son affirmation n’est pas au niveau de notre raison mais se situe au niveau de la foi en sa Parole : il faut croire en sa Parole ou ne pas croire ; pas de possibilité de rester tiède, indécis.
Malgré les disciples qui le quittent, Jésus n’adoucit aucunement son affirmation : Il ne permet pas d’affaiblir la réalité du Pain et du Vin en laissant entendre que ce ne sont que les symboles de son Corps et de son Sang.  ‘ Mes Paroles sont esprit et elles sont vie’».

L’eucharistie est un mystère de foi. C’est une réalité divine qui unit ou qui divise mais qui ne peut laisser indifférent. La foi est une vertu surnaturelle.  Comment ne pas croire au surnaturel en Dieu si nous croyons en lui, ou bien faut-il inventer un dieu à notre dimension ? Jésus dira en effet ‘Nul ne vient à moi si cela ne lui est pas donné par le Père’
Nous portons à l’autel du pain qui n’est que du pain et du vin qui n’est que du vin. Lorsque la foi reçoit les paroles du Christ ‘’Ceci est mon Corps, ceci est mon sang’ alors notre intelligence croit fermement que ce pain est le Corps du Christ et que ce vin est le Sang du Christ. La foi sert à élever notre âme au-dessus des contingences physiques : l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse.

Ainsi, puisque par le don du Christ, nous sommes emplis de sa présence, Jésus dira sur la Croix, en désignant à Marie le disciple qu’il aimait, c’est-à-dire chacun de nous : « Femme voici ton fils ».

Gérard Dunand/diacre

25 Juillet  2021 : Homélie du 17eme dimanche ordinaire

Pendant 4 dimanches d’été, nous interrompons la lecture de l’Evangile de St Marc, pour lire le fameux chapitre 6 de St Jean.

Il s’agit d’un long récit qui commence par la « multiplication des pains » et qui se poursuit avec le « discours sur le pain de vie » Reprenant les paroles de Jésus, Jean nous offre, dans ce chapitre, une méditation sur le partage et sur l’Eucharistie

Le pain, nécessaire pour vivre, a toujours été au centre du message du Christ. C’est pourquoi Il l’a inclus dans la prière du Notre Père « Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour » Le Christ savait que l’être humain a d’abord besoin de manger et de boire avant toute autre chose.

Bien sûr, nous ne vivons pas seulement de pain mais aussi d’amour, d’amitié, de paix. Mais sans le pain de chaque jour, il est impossible d’apprécier les autres bonnes choses de la vie.

L’image du pain est souvent citée dans la Bible en commençant par la condamnation de Dieu à Adam « à la suer de ton visage, tu mangeras ton pain jusqu’à ce qu’à ce que tu retournes au sol, car c’est de lui que tu as été pris, oui tu es poussière et retourneras poussière

Jésus « passa de l’autre côté de la mer de Galilée » Le Christ est toujours prêt à passer sur l’autre rive pour s’approcher de celles et ceux qui s’avancent vers Lui. Il ne les regarde pas de haut en bas mais de bas en haut, comme un serviteur, ou plutôt comme quelqu’un qui veille sur les besoins d’un autres qu’il aime. Un regard de bas en haut, ça se sent, ça se reçoit comme un geste qui nus met debout, qui relève notre dignité.

Jésus ordonne de faire asseoir cette foule sur l’herbe, cela nous fait penser au Ps 22 « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraiche Il me fait reposer » et demande à Philippe : « Où pourrions-nous acheter du pain pour qu’ils aient à manger ? » Philippe restant sur le plan matériel évalue le nombre de deniers nécessaires à l’achat d’une telle provision « Deux cents deniers de pains ne suffisent pas pour que chacun en reçoive un petit morceau »

Pratiquement, cette histoire de pains multipliés est bien difficile à croire. On ne peut pas multiplier la matière à l’infinie. Mais le Seigneur dit aux disciples de donner à manger à toute cette foule assise dans l’herbe. Comment nourrir ce monde avec 5 pains et 2 poissons ? On peut comprendre le découragement des disciples, mais on peut aussi comprendre qu’il s’agit d’un grand partage.

Beaucoup avaient sans doute un peu de provisions qu’ils gardaient égoïstement dans leur sac. L’un dit j’ai du pain, l’autre, 1 poisson, certains se sont exprimé, d’autres pas et dans cette ambiance de fraternité, petit à petit, les autres ont finalement dit « tiens, moi aussi, j’ai quelque chose à offrir »

Le miracle ne serait-il pas d’avoir réussi à faire que tout le partage le peu qu’il a avec ceux qui n’ont pas à l’exemple de l’enfant avec ses cinq pains et trois poissons bénis par le Seigneur. 

Remarquez que Jésus ne distribue pas le pain Lui-même, Il le fait distribuer par ses disciples. Autrement dit, Jésus a besoin de nous pour être le canal de sa miséricorde, pour être ses mains et son cœur auprès de ceux qui sont loin de Lui, dans la détresse et la souffrance.

Le Seigneur part du peu que nous possédons (7 pains et 2 poissons) et de cela Dieu tirera davantage, parce qu’Il mettra tout en commun. Nos talents mis ensemble par l’Esprit-Saint se multiplient plus qu’ils ne s’additionnent.

L’important, c’est de commencer avec le peu que nous avons. Dieu avec sa grâce et notre persévérance fera le reste. N’ayons donc pas peur d’avoir peu pour nous mettre en route. 

Demandons au Seigneur de toujours nous rassasier de façon à nous rendre attentifs à la faim des autres et à nous permettre de contribuer, par nos actes, notre disponibilité et notre obéissance à les nourrir. Essayons comme nous le demande St Paul dans la seconde lecture, de « mener une vie digne de l’appel que nous avons reçu » Soyons généreux, partageons notre temps, notre argent.

C’est ainsi que nous pourrons ensemble améliorer un peu les problèmes de notre monde

Emile, diacre de l‘unité pastorale Châteaurenard, Noves, Eyragues

 

30 mai 2021 : Homélie de la Sainte Trinité

Aujourd’hui nous fêtons la Sainte Trinité qui est le cœur de notre foi, parce qu’elle exprime l’immensité de l’Amour de notre Dieu.

L’oublier nous ferait croire en trois dieux distincts ce qui n’existe pas. Notre foi est bien celle en un Dieu unique mais en trois personnes.  Ce n’est pas facile à imaginer, parce que c’est la nature profonde de Dieu.

Saint Jean nous le révèle en affirmant que Dieu est Amour, et les théologiens nous disent même que Dieu nest que   Amour, si bien qu’il est faux de dire que Dieu est tout puissant, mais il faut dire que l’Amour de Dieu est tout puissant : c’est tout autre chose, car je n’ai pas à avoir peur d’un Dieu dont l’Amour est tout puissant, au contraire, je peux avoir une totale confiance en Lui, car je sais alors qu’il ne veut que mon bonheur et je peux m’engager auprès de Lui.

Et c’est bien cette vérité de l’Amour que nous éprouvons au pied de la Croix :
Si Dieu était simplement tout puissant, il aurait dépêché 12 légions d’anges pour sauver son Fils Bien-Aimé; alors qu’en n’intervenant pas, en s’effaçant devant la liberté de l’homme devenu bourreau du Fils, il révèle que sa toute-puissance n’est pas dans la force mais dans son Amour pour nous.

Pour Dieu exister et aimer c’est la même chose. C’est donc bien de l’Amour absolu dont il s’agit dans la Sainte Trinité : alors ne soyons pas étonné d’être toujours émerveillés en contemplant ce mystère, parce que cet Amour nous dépasse infiniment.

Et, c’est bien parce que Dieu n’est qu’Amour, que Dieu est Trinitaire.
L’amour est relation à l’autre : il n’y a pas repliement sur soi dans l’amour, il y a uniquement don total à l’autre de tout ce que l’on a, et plus encore, don de tout ce que l’on est, pour finalement n’exister que pour l’autre et par l’autre.
Ainsi, Dieu le Père est don total de lui-même au Fils : Il ne conserve rien pour Lui. A ‘chaque’ instant, Il engendre le Fils en Lui donnant tout de sa Plénitude.
Le Fils se reçoit alors entièrement du Père. Il est accueil inconditionnel de ce don du Père et Il retourne au Père tout l’Amour reçu de Lui dans un mouvement d’action de grâce.
C’est l’acte d’engendrer éternellement le Fils qui constitue la personne du Père distincte de celle du Fils et c’est l’acte de se recevoir entièrement du Père qui constitue la personne unique du Fils.
L’Esprit Saint est alors en Dieu le don en Personne, la surabondance de l’Amour du Père et du Fils, l’éternel jaillissement de l’étreinte du Père et du Fils

Ainsi Jésus peut nous dire : « Qui me voit, voit Celui qui m’a envoyé ». (Jn 12, 45)

Alors, si l’incarnation nous montre l’humilité de Jésus, c’est que la nature de Dieu est réellement humilité.
Si Jésus est pauvre jusqu’à se dépouiller de sa vie, de même, Dieu est pauvre, jusqu’à donner son Fils.
Si Jésus est serviteur de l’homme, jusqu’au lavement des pieds, c’est que Dieu lui-même l’est aussi.

Toujours, et même sur la Croix, Jésus reste l’image du Père, parce qu’à chaque instant, il reçoit sa vie du Père !

L’Eucharistie, elle-même, est manifestation de la Sainte Trinité.
Le Christ nous dit en effet : « Je suis dans le Père et le Père est en moi » (Jn 14, 11). Donc, là où est le Fils, là aussi est le Père. Mais là, où sont le Père et le Fils, là encore est l’Esprit Saint.
C’est donc bien toute la Sainte Trinité qui est présente dans l’Hostie, qui est présente au creux de nos mains quand nous recevons le pain consacré.
La communion nous donne alors Dieu, complètement, sans autre obstacle que celui de notre tiédeur.

Si donc, la Sainte Trinité est cette relation d’Amour entre les trois personnes du Père, du Fils, et du Saint Esprit et si notre Dieu nous crée à son image, alors, nous sommes créés à l’image de Celui qui n’est qu’Amour !

Ne soyons donc pas étonnés si nos véritables joies, celles qui réjouissent le plus profond du cœur, sont celles qui sont en relation avec notre nature profonde, c’est-à-dire qui obéissent au commandement d’amour que nous a laissé le Christ.
Ce commandement, n’est donc pas un ordre auquel il faudrait obéir aveuglement, mais le simple rappel du chemin qui conduit au bonheur véritable, et c’est bien ce que déclinent les Béatitudes, sous différentes formes.

  • Si Dieu n’était pas trinitaire, il ne pourrait pas risquer son Verbe pour se révéler.
    – Si Dieu n’était pas trinitaire, notre humanité ne pourrait pas être présente en lui, par son Fils, complètement Dieu et complètement homme.
    – Si Dieu n’était pas trinitaire, il resterait loin de nous et ne pourrait pas demeurer dans nos cœurs par son Esprit Saint.

Mais au contraire, Dieu, notre Père a envoyé dans le monde sa Parole de vérité et son Esprit de sainteté pour se révéler aux hommes et ainsi nous faire participer à la gloire de son éternelle Trinité. 

Et c’est bien cette foi en notre Dieu qui n’est qu’Amour, en notre Dieu Trinitaire, que nous proclamons quand nous faisons le signe de Croix, en disant :
‘Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit’.

Gérard Dunand/diacre

25 avril 2021 : 4e dimanche de Pâques

Qui est le bon berger ? Cette question est posée par l’Evangile de ce jour. L’Evangile de Jean affirme, en effet, que Jésus est le bon berger, ou le pasteur. Quel est le critère pour déterminer un tel berger ?  Il est prêt à laisser sa vie pour celles et ceux dont il a la garde.

Jésus, comme un berger, a donné sa vie pour ses brebis, c’est-à-dire pour chacune et chacun de nous. Il l’a fait volontairement, librement, par amour. Jésus, bon pasteur, nous demande de faire de même : Il nous demande d’être des bons pasteurs pour nos frères et sœurs.

Prenons le temps de nous arrêter et nous poser la question : pour quelle personne et pour quelle réalité sommes-nous prêts à donner notre vie ? Même si cela ne va pas jusqu’à la mort physique, pour quoi ou pour qui sommes-nous prêts à tout donner, temps, argent, énergie ?

Autrement dit, pour imiter Dieu, il faut se convertir en bon pasteur et prendre le temps nécessaire pour écouter notre prochain, même quand nous avons beaucoup à faire, interrompre un projet important pour aider un ami, donner à l’autre quelque chose à laquelle on tient, quelque chose dont j’ai besoin, parce que lui, il en a besoin.

Chercher la brebis perdue signifie d’accepter de « perdre son temps » de laisser les choses « importantes » de côté pour aider quelqu’un qui s’est éloigné de Dieu, de la famille, ou de moi. Ou bien tout simplement aider quelqu’un qui en a besoin.

Généralement, nous planifions tout ce qui est important : le travail, les réunions, les jours de repos. Pensons-nous à prévoir un temps dans notre agenda pour venir en aide à une « brebis » que Dieu a mise sur notre route ?

Regardons autour de nous le dévouement de parents pour un enfant malade ou handicapé, les personnes qui s’occupent des gens en difficultés matérielle ou physique et plus particulièrement en ce moment les soignants en ce temps de pandémie. Voilà des critères de bon pasteur. Le berger se met au service des personnes

Nous aimons voir cette image de bon berger, mais est ce que nous mesurons à quel point Dieu nous aime ? A quel point aussi cet amour inconditionnel attend une réponse de notre part ?

Cette question s’adresse bien sûr aux prêtres, aux diacres, mais elle s’adresse aussi à chacun de nous, baptisés. Car, en Jésus, nous sommes rendus solidaires de tous ceux qui nous entourent et nous avons à prendre soin d’eux autant que nous le pouvons.

Donc, la question se pose à chacune et chacun de nous : comment suis-je à l’image de mon Seigneur, Bon Berger, au quotidien de ma vie.

Frères et sœurs, en ce dimanche de la journée mondiale de prière pour les vocations, je vous invite à prier pour demander au Seigneur cette disponibilité pour accompagner et soutenir ceux qui sont appelés à donner toute leur vie pour le service de l’Evangile.

Emile, diacre de l‘unité pastorale Châteaurenard, Noves, Eyragues

14 mars 2021 : Homélie du 4eme dimanche de Carême

Nous voici déjà au 4ème dimanche de Carême. La proximité du Vendredi-Saint nous force à repérer notre position sur les chemins de conversion que nous avions prévus. Il est vrai que même si nous chantons volontiers « Seigneur avec toi nous irons au désert », les tentations restent présentes et nous devons encore confesser nos péchés « en pensées, en paroles, par actions et par omissions. »
Afin de surmonter nos faiblesses, il faut les affronter sans en nier la profondeur et l’importance. C’est seulement en reconnaissant sincèrement nos fautes, que l’on trouve la vraie paix et la vraie joie. Merci Seigneur de me faire connaître ma faute et de me donner le courage de m’en défaire. Il est important alors de s’approcher avec régularité du sacrement de pénitence pour recevoir le pardon du Seigneur et fortifier notre chemin de conversion.
Toutes nos victoires sur le mal sont des chemins vers Jésus. L’écoute de la Parole de Dieu et la prière nous guideront et nous aideront à débusquer les tentations qui jaillissent en nous.
Pour le Christ, c’est la Croix qui déjà se profile comme sommet de sa mission. Cette mission, le Christ l’accepte malgré les souffrances qu’elle oblige et malgré l’autorité qu’il aurait de les écarter. Son dessein est de nous faire reconnaître qui est le Père et tout l’amour dont il chérit sa créature. Il n’y a pas de plus grand amour que celui qui s’exprime dans l’humilité de la mort infamante sur la Croix.
Dans le livre de la Genèse, quand Dieu a fini son œuvre, « Il vit que tout ce qu’il avait fait, cela était très bon ». Alors, malgré la rébellion de l’Homme, Dieu prend tous les risques pour retrouver l’intimité avec sa créature qu’il aime comme un Père.
Il faut sans doute à notre Dieu-Trinitaire encore plus d’Amour pour pardonner à l’homme que pour le créer. Ainsi, à tous ceux qui le reconnaissent, le Fils « a donné pouvoir de devenir enfant de Dieu » (Jn 1,). La miséricorde du Seigneur est constante, à nous de revenir près de lui comme le fils prodigue.

La Croix apparait alors comme le sommet de l’amour du Christ pour son Père qui devient notre Père, et pour chacun de nous à qui il donne le salut : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique ; ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais aura la vie éternelle. »

La Croix qui nous sauve reste un mystère, c’est-à-dire que nous n’en comprendrons jamais la profondeur d’amour qu’elle exprime. Le Christ nous le dévoile partiellement lui-même dans l’Evangile d’aujourd’hui :« De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin que tout homme qui croit obtienne par lui la vie éternelle. » (Jn 3,14-15).
Rappelons-nous : pendant l’Exode d’Egypte, les juifs furent attaqués par des serpents venimeux et beaucoup moururent. Dieu commanda alors à Moïse de fabriquer un serpent de bronze et de le dresser au sommet d’un mât : lorsqu’un homme était mordu par un serpent, et qu’il regardait le serpent de bronze, il était guéri (Nb 21,4-9).

La morsure de serpent représente les péchés que le peuple commettait et que nous commettons encore.   Le serpent de bronze symbolise l’engagement du Seigneur à guérir tous ceux qui croient en sa miséricorde comme il l’a promis à Moïse. Dieu veut voir en nous, non pas un visage enlaidi par le péché mais notre visage d’aimé de Dieu, un visage à son image, comme à sa ressemblance.
Le Seigneur ne demande qu’une faible participation pour donner le salut. Cette participation est cependant nécessaire au respect de notre liberté. Cette participation est seulement d’accueillir volontairement la miséricorde de Dieu et non pas de la refuser comme le Satan le fait. Dieu ne nous sauve pas en dehors de notre volonté
A l’aveugle, Jésus demande « Que veut-tu que je fasse pour toi » et il suffit que l’aveugle dise « que je vois » et le Christ fait connaitre physiquement sa miséricorde.

Jésus aussi est élevé sur la Croix comme le serpent de bronze. Alors celui qui est en danger de mort, à cause la morsure du péché, est sauvé s’il se tourne avec foi vers lui. Cette élévation du Christ coute cependant infiniment plus à notre Dieu Trinitaire : le Dieu d’Amour a donné son Fils unique pour nous rappeler à lui. Notre Dieu, en effet, se donne lui-même à nous, nous n’avons ni à l’amadouer ni à le conquérir par des actes extraordinaires.

Puisque le Christ porte nos péchés sur la Croix, puisque le Christ se soumet au supplice par amour du Père et des hommes afin d’anéantir l’œuvre de division du serpent, alors nous osons nommer cette Croix : « Croix glorieuse ». « Car, Dieu – écrit saint Jean – a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé ». (Jn 3,17).
Si l’amour infini de Dieu jaillit dans l’humilité absolue de la Croix, alors, notre responsabilité est grande : chacun reconnaîtra, sans doute, qu’il est malade et espèrera la guérison : chacun peut confesser son péché, pour que le pardon de Dieu, déjà donné sur la Croix, puisse avoir un effet dans son cœur et dans sa vie. Chaque homme est responsable de son salut : non pas en le méritant mais en l’accueillant de Dieu.
Depuis toujours, la Croix attire irrésistiblement les hommes parce qu’elle donne à comprendre, au-delà de la terrible vision, la puissance de l’amour de notre Dieu-Trinitaire. C’est donc quand nous sommes pécheurs qu’il faut se tourner au plus près de Jésus : Alors, nos cœurs de pierre se brisent et se convertissent pour passer d’un Dieu envisagé comme tout puissant, à un Dieu adoré comme toute puissance d’Amour.

En recevant la Vie du Christ élevé comme le serpent de bronze, nous recevons aussi la Vie en Marie que Jésus en Croix nous donne pour Mère : « Femme, voici ton fils ».
Nous demandons à Marie, en tant que mère de Dieu et mère des hommes, de nous accompagner vers notre Père qui est aux cieux, pour sanctifier son Nom et que sa Volonté d’Amour se fasse sur la terre.

Gérard Dunand/diacre

7 mars 2021 : Homélie du 3° dimanche de Carême

Les moments où les Evangiles montrent Jésus en colère sont peu nombreux. C’est la colère dans le Temple de Jérusalem qui marque le plus nos mémoires.

Il faut dire que Jésus ne passe pas inaperçu : Il fabrique un fouet et avec ce fouet chasse les marchands, les bœufs, les brebis et les colombes qui fuient devant Lui ; Il disperse l’argent des changeurs et renverse leurs tables.

Mais avant d’aller plus loin, il faut comprendre ce qui se passe. Voici quelques précisions : Le temple de Jérusalem comprenait une cour, le parvis des gentils appelé aussi parvis des païens et le temple proprement dit avec le lieu Saint et le lieu très Saint.

Dans le lieu Saint, seuls les juifs pouvaient entrer.

Dans le lieu très Saint, personne n’y pénétrait sauf le grand prêtre une fois par an.

Donc, les marchands étaient installés sur le parvis des gentils ; ils étaient là pour assurer le commerce des animaux destinés aux sacrifices.

Comme les gens venaient souvent de loin pour les fêtes religieuses, trois fois par an, cette pratique facilitait les sacrifices. Mais il y avait un problème car il fallait les payer. La monnaie qui était en circulation était considérée par les juifs comme idolâtre parce qu’elle était à l’effigie de César considéré comme un dieu ; elle ne pouvait pénétrer dans le temple. C’est pourquoi, avec les marchands, il y avait aussi des changeurs. Ceux-ci prenaient une commission sur toutes les transactions.

Et tout cela se passait dans le temple de Jérusalem !

Or, le temple de Jérusalem était le lieu où se manifestait la Gloire de Dieu.

La colère de Jésus n’est pas une vulgaire saute d’humeur. Par ce coup d’éclat, Jésus se pose en défenseur de son Père, Il redonne au temple sa fonction initiale : le lieu de la Gloire de Dieu.

Trop de personnes ne visaient que le profit et servaient à la fois Dieu et Mamon. « Enlevez cela d’ici » s’écrie Jésus, « ne faites pas de la maison de mon Père, une maison de trafic ! »

Les responsables l’interpellent et Lui reprochent son audace. Ils Lui demandent : « Comment peux-tu justifier ce que tu fais là ? par quelle autorité le fais-tu ? » Pour toute réponse, Jésus dit cette phrase qui pèsera lourd dans son procès : « Détruisez ce Temple et en trois jour, je le relèverai » et l’Evangéliste de commenter : « Mais Il parlait du Temple de son corps ».

Le mystère central de cet épisode est le Corps du Christ, sa personne vivante. Il est le seul lieu de rencontre entre Dieu et l’homme. Ce corps est le lieu où Dieu se fait proche et où l’homme s’approche de Dieu parce qu’il est le Corps de l’homme Dieu.

C’est bien Jésus Christ qui est pour nous le temple de la nouvelle alliance. C’est par Lui et en Lui que nous avons accès auprès du Père et que le Père vient au-devant de nous.

Ce temple-là, ce lieu où Dieu rencontre l’homme, personne ne pourra jamais le détruire et Dieu le Père l’a signifié solennellement au monde en ressuscitant son fils le troisième jour.

Frères et sœurs, nous le croyons, Jésus Christ est pour nous le lieu de rencontre avec le Père.

Mais le Père nous trouve-t-il ? Même quand nous nous approchons de Dieu par la prière, notre cœur demeure parfois encombré de pensées et de calculs en contradiction avec notre foi comme un temple profané.

Il est des jours où Jésus pourrait surgir dans notre vie pour nous dire à nous aussi avec insistance : « Enlève cela d’ici, ne fais pas de la maison de mon Père une maison de trafic ». Ce temple est saint et ce temple c’est nous.

Jésus, Tu me regardes avec amour, mais que vois-tu en moi, explique-moi des réalités de moi-même afin que cela m’aide à te ressembler davantage.

Rends mon cœur plus silencieux afin que je puisse entendre ta voix.

Emile, diacre de l‘unité pastorale Châteaurenard, Noves, Eyragues

 

14 fevrier 2021 :  Homélie 6e dimanche du temps ordinaire

Déjà dans le livre des Lévites, la personne atteinte par la lèpre est mise à l’écart de la société, sans doute pour ne pas contaminer ses congénères, mais aussi pour isoler ceux que la tradition jugeait impurs : Faute d’explication du mal, il fallait en rejeter l’origine sur le Créateur du ciel et de la terre.
Au travers du psaume 31, un pécheur demande la guérison en disant : « Heureux l’homme dont la faute est enlevée et le péché remis. Heureux l’homme dont le Seigneur ne retient pas l’offense ». Le véritable bonheur s’établit dans la relation filiale avec notre Père des Cieux comme l’actualise le sacrement de Réconciliation.
Et voici qu’un autre lépreux vient au-devant de Jésus et lui dit : « Si tu le veux, tu peux me purifier. Jésus étendit la main, le toucha et dit ‘ Je le veux, sois purifié ‘ et à l’instant même la lèpre le quitta et il fut purifié ».
Ce geste de Jésus outrepasse l’interdiction légale chez les juifs de se préserver de tout contact avec un lépreux, mais reflète toute l’histoire du salut : C’est d’abord l’incarnation de la volonté de Dieu en Jésus qui vient nous purifier du Mal. Dans ce contact entre la main de Jésus et ce lépreux, toute barrière entre l’impureté de l’homme et le Sacré est abolie pour montrer que l’Amour de Dieu est plus fort que le mal.

Cette guérison parait très simple : Avec foi l’homme fait une demande à Jésus et le voici guéri de son mal.
Nous pourrions alors être étonné que le Seigneur n’intervienne pas chaque fois que le malheur nous atteint et qu’avec foi, nous aussi, nous le supplions de nous en préserver. Cela nous rappelle le livre de Job dont nous avons parlé dimanche dernier. Même si ce livre est un conte, comme tout conte, il nous instruit profondément.
Rappelons-nous, Job est un homme pieux à qui tout réussit mais qui progressivement perd tout ce qui constitue son bonheur :  famille, biens, santé. Ses amis voudront le rendre coupable de sa déchéance, à cause de quelques fautes non-avouées.  
Mais Job se défend de cela et convoque le Seigneur pour connaitre les causes de son abandon apparent : Puisque Dieu est souverain, il n’y a pas de fatalité : seules subsistent pour Job l’indignation et la révolte.
Mais, Dieu ne donne aucune explication, il rappelle seulement la finitude de Job en lui ouvrant le grand livre de l’univers où défile ce monde rempli de beauté et de violence. Job reconnait qu’il ne peut comprendre la complexité de toute la création et qu’il est préférable de se taire : il faut admettre que le soleil se lève sur les bons comme sur les méchants.
Il est vain de chercher à comprendre le scandale du mal et de la souffrance. Le mal n’est pas fait pour être compris mais pour être combattu : Ne disons pas du malheureux, comme quelques médisants, ‘il l’a bien mérité’, ou pis encore, si le malheureux nous est sympathique ‘Il ne méritait pas ce qui lui arrive’.
Non, il n’y a pas une justice transcendante qui rétribue nos bonnes et nos mauvaises actions. Il est scandaleux de vouloir découvrir dans les malheurs d’un autre les jugements du Dieu trois fois Saint. Jésus rappelle par ailleurs que la tour de Siloé est tombée sur les méchants comme sur les justes : nous devons accepter de vivre dans l’insécurité. Le malheur n’est pas signe d’une quelconque culpabilité.
Par Isaïe, le Seigneur nous rappelle encore notre finitude : « vos pensées ne sont pas mes pensées, et mes voies ne sont pas vos voies. …Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sont élevées mes voies au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. »
 Malgré cet enseignement, la foi en Dieu peut être mise à l’épreuve par le surgissement du mal en nos vies

Il n’y a pas non plus un dieu qui nous testerait par la souffrance pour mesurer la profondeur de notre foi. Ce serait justifier le mal pour le faire passer pour un bien. Dieu n’éprouve pas ceux qu’il aime. Il peut nous appeler à rejeter nos plaisirs superficiels et toute chose que nous n’emporterons pas dans l’au-delà.   Mais, si le Seigneur nous demande ce sacrifice, comme il le demande aux prêtres, aux moines et aux moniales, et à bien d’autres encore, il nous fait comprendre son appel et demande une réponse libre. Ainsi, le scandale du mal et de la souffrance qui peut atteindre chacun de nous reste le plus souvent incompréhensible : il s’oppose à la promesse du jardin d’Eden que Dieu a créé pour notre bonheur.
Le mal n’est pas, non plus nécessaire pour mettre en valeur la bonté de Dieu, comme l’ombre d’un tableau en révèle la lumière.
Il en est de même pour les miracles qui ne bénéficient pas forcement à ceux qui nous paraissent les plus ‘méritants’. Les miracles restent des jalons visibles qui affirment la gloire de Dieu. Au travers de la guérison du lépreux, et au-delà de la compassion que Jésus peut avoir pour cet homme, Jésus voulait signifier son origine divine aux autorités religieuses.

Alors, il peut parfois nous sembler que notre prière reste vaine puisque la souffrance persiste. Nous savons cependant que même si le Seigneur semble ne pas exaucer notre demande, sa Paix viendra sur nous.
Nous sommes comme le prophète Elie qui attendait Dieu dans l’ouragan, puis le tremblement de terre, puis le feu et qui le rencontre dans la brise légère.

Seigneur soit notre joie (Ps 31), mets dans mon cœur le don de la confiance qui espère tout de ta miséricorde.
Quand la profondeur de mon péché me désespère, donnes-moi de croire que tu sèmes toujours l’espérance au milieu de ma médiocrité,
Quand la souffrance m’accable, donnes-moi de croire que tu y sèmes la fécondité, Quand la mort me fait peur, donnes moi de croire que le grain de blé qui meurt est semence d’un nouvel épis,
Quand le malheur de mon frère me révolte, donnes-moi de croire que le combat pour la justice sera victorieux;
Quand le doute me paralyse, donnes- moi de croire que le soleil brillera encore.

Seigneur, accorde-moi le don de la confiance afin que je croie que rien ne pourra jamais étouffer les semences de la vie et de l’amour que par ta Mort et ta Résurrection tu as semé en notre cœur.

Gérard Dunand/diacre

24 janvier 2021 : Homélie 3e dimanche du temps ordinaire

« Les temps sont accomplis, le règne de Dieu est proche, convertissez- vous et croyez à l’Evangile »

Dans l’Evangile de Marc, ce sont les premières paroles de Jésus, les mêmes paroles qui seront dites le jour de l’entrée en carême pendant l’imposition des cendres. 

« Croyez à la bonne nouvelle »

La bonne nouvelle, c’est que Jésus par sa mort et sa résurrection nous offre la vie éternelle. Mais pour accepter cella, il nous faut vivre sa Parole. C’est aussi proclamer autour de nous le salut offert par le Christ. Il ne s’agit pas de faire du prosélytisme, mais d’être simplement témoin du salut de Dieu.

Quelle différence ?

Le prosélytisme a tendance à imposer, le témoignage partage et propose en respectant la liberté de chacun. Dieu ne s’impose pas : Il s’offre.

Celui qui fait la rencontre du Christ, quelle qu’elle soit, ne peut pas dire que c’est le fruit du hasard. Souvent, il arrive que des évènements nous touchent de manière inattendue et nous troublent car nous avions d’autres projets. Mais si nous avons la foi et prenons le temps de méditer ces moments de notre vie à la lumière de l’Evangile et avec l’aide de l’Esprit Saint, nous nous apercevrons que Dieu a déjà travaillé notre cœur pour cette rencontre.

C’est Lui qui prend la décision et nous avons à être prêt. La liberté de dire oui ou non nous appartient.

Revenons à la rencontre de Jésus avec Simon et son frère André en train de jeter leurs filets. C’étaient des pêcheurs. Jésus leur lance cet appel : « Venez derrière-moi, je vous ferai pêcheur d’hommes »

On est surpris de la rapidité avec laquelle Simon et André répondent à l’appel de Jésus, il n’y a pas de dialogue. La réponse positive de ces pêcheurs est si soudaine qu’on a le souffle coupé par tant de facilité.

Le récit de Marc met en avant la puissance de la Parole de Jésus, à l’image de Dieu dans le premier récit de la Genèse « Dieu dit… et il en fut ainsi » (Ge 1) 

Il est peu probable que l’évènement se soit produit de la sorte et avec une telle autorité. On ne s’engage pas dans une nouvelle existence en se mettant, sur un simple coup de tête à la suite d’un inconnu.

Dans l’Evangile de Jean que nous avons entendu dimanche dernier, dans le même passage, Jésus ouvre un dialogue et les disciples appelés par Jésus auraient déjà été préparés par Jean Baptiste

Avec la prédication de Jésus qui commence précisément là où Jean Baptiste s’est arrêté, Dieu nous dit : « Les temps sont accomplis : le règne de Dieu est tout proche. » La promesse est tenue, Dieu n’a pas oublié les hommes.

Alors mettons-nous en route « Convertissez-vous et croyez à l’Evangile » nous dit Jésus. La bonne nouvelle qu’Il nous propose, nous invite à Le suivre comme Simon et André, Jacque et Jean et de vivre de son Evangile.

Seigneur, Tu continues à appeler, et Tu proposes ton Evangile comme boussole pour guider nos pas.

Que je puisse apporter la Bonne Nouvelle aux autres, que rien ne m’empêche de répondre généreusement à ton appel pour Te suivre. Aide-moi à avoir le courage d’éliminer de ma vie tout ce qui réduit mon engagement à te suivre. 

Emile, diacre de l‘unité pastorale Châteaurenard, Noves, Eyragues



13 décembre  2020 :  HOMELIE du 3ème  dimanche de l’Avent  Mt 1, 6-8,19-28

Aujourd’hui, l’Evangile nous propose de contempler le personnage de Jean Baptiste : « Qui es-tu ? », question posée par des Lévites et des prêtres mandatés par les autorités religieuses de Jérusalem…

La question est précise et amène Jean Baptiste à rejeter trois rôles que d’après son comportement et à la lumière de la tradition biblique l’on était tenté de lui attribuer :

  • il n’est pas le Messie
  • il n’est pas Elie revenu, celui qui doit inaugurer les derniers temps.
  • il n’est pas Moïse.

Sa véritable mission, Jean Baptiste la reconnait dans le texte d’Isaïe : « Je suis la voix qui crie dans le désert ; Redressez le chemin du Seigneur. »

Une voix, pas un visage, mais une voix entièrement au service du message qu’elle crie au monde. Jean Baptiste renvoie au plus grand, au plus puissant qui vient derrière Lui et qui va « se manifester à Israël »

« Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ». Cette constatation a traversé les temps et vient nous interpeler aujourd’hui.

Ce temps liturgique nous propose d’ouvrir les yeux.

Pour nous il s’agit de discerner la présence du Christ en toute humanité.

Bien sûr, cela demande une certaine conversion du regard.

Dieu est présent dans sa création, Il rayonne dans l’homme et la femme créés à son image.

Il se fait notre prochain le plus immédiat et se dévoile dans la personne du Christ…et nous ne connaissons pas encore celui qui se tient au milieu de nous !

Pourtant le prophète Isaïe nous indique des pistes. Celui qui est au milieu de nous se fait lui-même bonne nouvelle pour les petits et les pauvres, Il guérit ceux dont le cœur est brisé par les souffrances, la solitude. Il offre la libération à tous ceux qui sont encore captifs de leur égoïsme, de leur recherche de satisfactions.

A ceux qui sont au service de leurs frères et sœurs et qui savent s’émerveiller et reconnaître au milieu d’eux le Christ, Dieu met dans leur cœur une joie et une espérance nouvelle.

Dieu vient à nous, toujours librement, toujours nouveau et Jean Baptiste nous invite au désert, lieu où l’on n’entend plus rien du monde. C’est le lieu où on peut écouter son cœur et bien sûr écouter Dieu qui nous parle intérieurement. C’est donc le lieu où l’on peut entendre son appel, loin de l’agitation du monde. Nous découvrirons ainsi Celui qui est au milieu de nous : le Christ, source de notre joie.

Nous sommes tous appelés par Lui à la sainteté, il est bon de le rappeler, et nous devons être sa voix à travers un monde qui vit souvent en tournant le dos à Dieu.

A la suite de Jean Baptiste préparons les chemins pour que le Christ puisse établir sa demeure en nous et chez nous. Nous sommes la voix qui fait entendre la Parole que nous avons pris le temps d’écouter et de méditer et cette Parole peut susciter la foi, peut aider à grandir et à porter des fruits.

Nous sommes à notre tour des prophètes. Peut être nous faut-il découvrir que cette mission est confiée à tous baptisés et pas seulement à quelques -uns.

Peut être qu’en nous voyant vivre, certains nous questionneront « Mais qui es-tu et que dis-tu de toi-même ? »

Alors, comme Jean Baptiste avec la même joie intérieure, nous aurons l’occasion d’annoncer le Christ et de dire qu’Il vient nous rencontrer, Il vient poser sur nous un regard de tendresse, Il vient nous relever de toutes nos chutes en nous comblant de sa paix

Emile, diacre de l‘unité pastorale Châteaurenard, Noves, Eyrague


6 décembre 2020  : 2ème dimanche de l’Avent/ DAV 2

En ce deuxième 

dimanche de l’Avent, nous sommes encore plus dans l’attente de la naissance de Jésus et nous laissons grandir en nous le désir de Dieu, en particulier, avec tous ceux qui célèbrent la Saint Eloi d’hiver.

De toujours, Dieu cherche l’homme en rupture d’Alliance. Dès les premières pages de la Genèse, retentit l’appel de Dieu : « Adam où es-tu ? » (Gn 3, 9) /.
Devant l’éloignement de l’homme, c’est finalement le Christ qui vient à notre rencontre : il se fait le Chemin pour nous guider vers le Père, il se fait la Vérité pour nous dire que ce Père ne condamne pas mais qu’au contraire, ce Père sauve, il se fait la Vie, en nous ouvrant les portes du royaume pour participer à sa divinité. Ainsi, Saint Iréné affirme : « Dieu s’est fait homme pour que l’homme se fasse Dieu »

Noël n’a de sens que pour cette vocation à laquelle le Sauveur nous invite. C’est bien pour annoncer cette bonne Nouvelle aux hommes de son temps que saint Eloi a été le prédicateur que nous savons.

Notre Dieu ne vient pas à notre rencontre en déployant de grands fastes et en faisant sonner les trompettes, Il n’impose pas sa volonté et ses lois comme il en aurait le pouvoir et le droit.
 Il vient, au contraire, dans l’humilité et même l’insalubrité d’une crèche. Ainsi, nul ne peut se sentir indigne de s’approcher de lui :
En se faisant le plus petit d’entre nous, en niant radicalement toute supériorité, il se fait l’accessible.

Spontanément, nous cherchons Dieu dans la toute-puissance alors que nous sommes invités à le contempler dans l’impuissance absolue d’un petit enfant.
Notre conversion reste donc nécessaire pour passer d’un dieu païen dominateur, à l’impuissance du vrai Dieu chrétien qui nait dans une mangeoire à bestiaux et agonisera bientôt sur le bois de la Croix.

C’est la toute   impuissance du nouveau-né qui révèle la vraie nature de la toute Puissance de l’Etre infini : Le Christ manifeste par sa naissance en Marie, que l’humilité est au cœur même de la gloire de Dieu.
Il faut, beaucoup plus de puissance pour s’effacer dans l’humilité que pour exercer toute domination.
L’humilité est la marque de la pureté absolue de l’amour, cet Amour qui ne regarde pas de haut sa créature infidèle mais qui, au contraire, respecte sa liberté. Le Seigneur nous dit même par Isaïe (Is 43,4) « … tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime » !
 

C’est parce que Dieu est souverainement libre, qu’il peut aller jusqu’au bout de l’amour, c’est-à-dire jusqu’au renoncement de lui-même pour laisser l’homme construire sa propre liberté.

Alors, nous comprenons que la toute-puissance de notre Dieu, qui se confond avec   la pureté absolue de l’amour, s’exprime de façon extraordinaire   par la plus grande humilité.

Mais le Dieu créateur du ciel, de la terre et de la mer et de tout ce qu’ils contiennent, ne s’amoindrit pas pour autant, il n’abdique pas sa transcendance, au contraire, il magnifie que sa toute-puissance est la toute-puissance de l’amour. 
Alors, le Christ s’anéantit lui-même, prenant condition d’esclave, comme nous le rappelle St Paul, c’est-à-dire la condition de celui qui ne s’appartient plus.

A l’inverse d’Adam, nous ne fuirons pas devant notre Dieu   parce que nous savons maintenant que notre Dieu Trinitaire ne veut pas la mort du pécheur (Ez 33,11).

C’est devant l’amour de Dieu, que nous découvrons notre péché. Le péché n’existe que par opposition à l’Amour absolu de Dieu et notre création à son image. C’est par grâce que le Seigneur nous fait reconnaitre ce péché qui nous éloigne de notre vocation. C’est bien ce qu’annonce Saint Jean le Batiste.

Si le Seigneur nous interdit « l’arbre de la connaissance du bien et du mal », c’est pour nous guider lui-même vers le royaume éternel.
Alors, ce Dieu, qui n’exige même pas la réciprocité à son amour, et dont la toute- puissance admet que nous puissions le rejeter, ce Dieu d’humilité risque de passer inaperçu tant sont fausses les images que nous nous faisons de lui.
 

Pour le rencontrer, préparons le chemin qui mène à lui, aplanissons nos montagnes d’égoïsme, rendons droit les chemins de haine, comblons nos abîmes de faiblesse   et finalement ouvrons entre nous des chemins de fraternité. Car nous rencontrerons le Seigneur de Gloire, auprès de celui qui a faim ou soif, qui est étranger ou prisonnier, qui est nu ou malade ; en fait, auprès de celui qui se reconnaît pauvre et pécheur.

Alors, dans son temple saint qui est l’Eglise, au moment de prendre la communion, faisons un berceau au Christ en joignant nos deux mains, et contemplons un instant notre Sauveur, qui ‘nait’ aujourd’hui pour chacun de nous, dans l’humilité de l’Hostie.

C’est bien parce qu’il s’est laissé émerveillé par le Christ que la prédication de ce mystère a rempli la vie de Saint Eloi.

Saint Joseph et sainte Marie, nous vous confions l’ultime préparation de nos cœurs à la joie de Noël. Apprenez-nous l’humilité qui rend Dieu puissant dans nos vies, apprenez-nous l’obéissance qui permet d’accueillir le don de Dieu, faites de nos cœurs une crèche où l’enfant-roi trouvera sa joie.


15 novembre 2020 : Homélie pour le 33ème dimanche du temps ordinaire 

Les lect

ures de ce dimanche veulent nous stimuler dans notre attente du Seigneur. Sans tarder, la Parole du Seigneur nous invite à la vigilance. Tout d’abord, parce que, comme le rappelle St Paul, dans son épître aux Thessaloniciens, nous ne connaissons pas la date de la venue du Christ et d’ailleurs, cela n’a pas d’importance : « au sujet de la venue

 du Seigneur, il n’est pas nécessaire qu’on nous parle de délai ou de date ». Ce qui importe, ce n’est pas de savoir quand le Seigneur viendra, mais de savoir si nous serons prêts à l’accueillir, qu’importe qu’Il vienne demain ou après-demain, nous serons là en tenue de service.

Des talents, Dieu en a donnés à tous. Ces talents peuvent être des dons naturels comme le chant, le décor floral, la prière, l’écoute, l’accompagnement, etc…la liste peut être longue. Les reconnaissons-nous ? avons-nous pris le temps, un jour, de nous arrêter pour en faire la liste ? Ces talents, comment les utilisons-nous ?

Car Dieu nous a confié un trésor ; et la parabole de ce jour insiste sur l’attitude intérieure avec laquelle il faut accueillir et valoriser ces dons reçus. Mais l’attitude qu’il ne faut pas avoir est celle du serviteur qui a peur du maître et cache la pièce de monnaie reçue : celle-ci ne produit aucun fruit.

Cela arrive par exemple à celui qui a reçu le baptême, la communion, la confirmation mais enfouit ensuite les dons et grâces reçus sous une couche de préjugés, sous une fausse image de Dieu qui paralyse la foi et les œuvres.

Le Seigneur nous demandera des comptes. Que lui dirons-nous au soir de notre vie ? A quel serviteur de cette parabole ressemblerons-nous ?

Jésus, aujourd’hui, nous invite à reconnaître et accueillir les dons qu’Il nous a faits. Il nous appelle à nous en servir pour qu’ils portent des fruits.

Dans ce temps de pandémie où beaucoup de choses sont remises en question, où notre travail est peut-être lui aussi remis en cause, ne serait-il pas bon de regarder les dons que nous avons reçus, nos capacités et, tel un bon intendant de Dieu, de se mettre au service de Dieu et de nos frères et sœurs ?

Nous ne savons pas ce que sera notre société dans l’avenir mais il est clair qu’elle sera ce que nous en ferons.

Dieu nous appelle à vivre, à vivre avec lui et il a mis en nous ce qu’il faut pour cela. A nous de voir ce que nous voulons en faire !

Emile, diacre de l‘unité pastorale Châteaurenard, Noves, Eyragues

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8 novembre 2020 : Homélie pour le 32ème dimanche du temps ordinaire, année A/DTO A 32/ 

Prochainement, nous célébrerons  la fête du Christ roi de l’univers qui conclut l’année liturgique. C’est pour cela, qu’en ces derniers dimanches, l’Eglise  dirige notre attention vers le royaume de Dieu où un grand Amour nous attend.

Ainsi, après la solennité de Toussaint et la commémoration des défunts, la parabole de l’évangile de ce jour concerne la fin des temps.
Toute l’histoire sainte, depuis la délicatesse de la Création est une histoire de fiançailles. De fiançailles entre Dieu et sa créature, pour nous inviter finalement  au festin des noces de l’Agneau (Ap 19,9).

Ce but ultime  donne effectivement tout son sens à l’Alliance que le Seigneur établit avec nous : C’est notre futur éternel pour lequel le Christ, lui de condition divine, accepte de naître  dans l’insalubrité  d’une étable et de mourir dans l’indignité de la Croix. Toute notre vie terrestre est nécessaire pour nous préparer à la rencontre du débordement d’amour de notre Dieu trinitaire.

La parabole de l’évangile nous invite sur un chemin festif: il s’agit d’attendre le fiancé qui vient rejoindre sa promise au lieu de la fête.
Pour marquer la joie de la rencontre, dix jeunes filles viennent  au-devant de l’époux. Cependant, personne ne connait son heure d’arrivée. Alors, il faut veiller, c’est-à-dire rester toujours préparées à accueillir l’époux qui vient.

Il y a  les jeunes filles qui attendent en prévoyant tout,  pour être à tout moment prêtes à accompagner celui qui doit venir, même s’il est en retard.
D’autres, par contre, attendent le dernier moment : elles ne croient  peut-être pas réellement à la promesse de l’époux. Et elles ne participeront pas à la noce !

Pour nous, veiller, c’est croire vraiment et espérer le Royaume de Dieu, en dépit du mal qui toujours nous séduit de ses conseils sournois. Le monde en effet, nous propose toutes sortes de distractions futiles qui capturent notre esprit et notre temps et nous font souvent oublier le but essentiel de notre vocation à partager la vie de Dieu.
Jésus nous dit « Je suis la lumière du monde ». Veiller, c’est  donc se tourner vers lui dans la foi et l’espérance de sa venue, comme il nous l’a promis. Alors, il nous dira « Vous êtes la lumière du monde » et avec le psalmiste nous répondrons « Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube.. Mon âme a soif de toi ».
L’huile qui ne doit pas manquer représente ce qui éclaire notre vie chrétienne, c’est-à-dire notre vie de foi, d’espérance et de charité.
Notre vie foi se nourrit de la prière, de la Parole de Dieu et des  sacrements. C’est dès maintenant qu’il est nécessaire de se tourner vers Dieu, pour remplir abondamment notre réserve d’huile. « Le juste  vivra de la foi »  (Rm 1)
Seules les filles sages ont foi en la venue du Christ.
Notre vie d’espérance s’ancre dans la certitude de la miséricorde de Dieu pour désirer comme bonheur suprême la vie éternelle dans le royaume des cieux. L’espérance c’est mettre notre confiance dans les promesses du Christ. Les filles sages savent que le banquet des noces aura lieu.
Notre vie de charité s’exprime dans l’amour de nos frères et en particulier des plus faibles. A chacun le Seigneur dit : «tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et je t’aime. » (Is  ,4). Alors, restons éveillés et rappelons nous que la vie est particulièrement fragile à sa conception, comme à sa fin. Ainsi, il est nécessaire d’être vigilant par rapport aux nouvelles techniques que nous offre la médecine
« La charité assure et purifie notre puissance humaine d’aimer » (CEC).
C’est la charité qui permet aux jeunes filles sages d’attendre l’époux : elles se réjouissent par avance du bonheur du futur couple.

Seules celles qui possèdent une réserve d’huile, participent au banquet des noces. Il faut espérer toujours. Dieu ne s’impose pas, il nous veut libres de nos choix, même si notre vie est parfois une attente dans la nuit. Nous endormir, c’est accepter de vivre dans les ténèbres et participer à ses œuvres.
Les filles avisées n’ont pas voulu donner de leur huile à celles qui en manquaient, car personne ne peut s’appuyer  sur la vie spirituelle de son prochain.
Pour cela, nous disons dans le Crédo « Je crois en Dieu le Père tout puissant » et non pas « nous croyons ».

La sagesse, qui est le Christ,  se laisse trouver par ceux qui effectivement la cherchent, elle se laisse aisément  contempler par ceux qui l’aiment. Jésus nous dit en effet « Voici, je me tiens à la porte et je frappe ; si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui pour souper, moi près de lui et lui près de moi. »  (Ap 3,20)
Le Seigneur, en effet, se tient à la porte de notre cœur : il suffit de l’attendre  avec nos lampes éclairées. Malgré nos péchés,  il nous aime, jusqu’à la Croix où il pardonne ce que nous avons fait, comme ce que nous n’avons pas fait : il nous aime pour nous même  pour  la dignité que notre Père des Cieux nous a donné en nous créant à son image comme à sa ressemblance.

Eclairé par le cierge de notre baptême, accompagne-nous, Vierge Marie, sur nos chemins de foi d’espérance et de charité.  Enseigne-nous, Marie, la vraie sagesse qui a pris chair en Jésus : il est le vrai chemin qui mène à la vie en Dieu.

Amen

Gérard Dunand/diacre