Quarante jours

Quarante jours, quarante nuits, comme les quarante semaines de la gestation humaine, vont nous mettre au monde d’une façon nouvelle, vont nous permettre de nous renouveler, d’envisager une façon autre de vivre notre vie, nos jours, nos nuits, nos rapports aux autres. Essayons d’y voir une chance pour arriver, enfin ! à dégager du temps. Ce temps, arraché à l’injonction supposée de nos agendas tyranniques, des sirènes de l’information ou d’une paresse voluptueuse, ce temps, précieusement recueilli, va nous permettre d’habiter autrement nos heures de vie. Se passer d’un repas, éteindre la télé, ajourner une lecture, nous permettra d’entrer dans le silence intérieur, la contemplation, la prière. Jeûner, pourquoi pas si l’on ne se considère pas comme un champion de la privation mais, au contraire, si notre décision est dépouillement, ouverture sur le partage et l’humilité ? Partager, oui, à condition de ne pas donner à moitié, de notre superflu, ou en restant nous-mêmes au centre de nos préoccupations.  Mais surtout prier, nous taire pour écouter la Parole de Dieu, faire silence et nous mettre en chemin. Que ces quarante jours soient chemin de la rencontre vers Dieu !