Notre Dame de la Paix

Durant ce mois d’octobre qui est le mois du Rosaire – prière du chapelet dont la Vierge Marie a recommandé maintes fois le recours – nous avons célébré le 75ème anniversaire d’un événement inscrit dans la mémoire des habitants de Pélissanne.

En effet, le 7 octobre 1945, en présence du curé de Salon, Mr le curé de notre paroisse, l’abbé Lempereur, a érigé une statue de la Vierge Marie en reconnaissance de sa bienveillante protection. Au carrefour de l’avenue Jean Moulin et des Allées de Craponne,  dit des Arènes, se tient cette Vierge, attentive à la supplication qu’on lui adresse. Elle passe inaperçue au premier coup d’œil, mais nul n’échappe à son regard puisqu’elle sut prendre en compte la demande d’épargner la commune des éventuelles représailles que les troupes allemandes en déroute auraient pu exercer à cette époque.

Après la messe de 19h, ce 7 octobre 2020, une délégation de paroissiens s’est donc rendue en « pèlerinage », munis de leurs flambeaux, pour remercier Notre Dame de la Paix – telle est son appellation comme le précise l’inscription sur le socle de la statue. Qu’elle continue de veiller sur notre paroisse et les familles qui se recommandent à elle.

 

Notre-Dame de la Paix a fêté ses 75 ans: témoignages d’Elise et Maguy:

Vous passez certainement au moins une fois par semaine devant la statue de Notre-Dame de la Paix, au stop de l’Avenue Jean Moulin, derrière les arènes de Pélissanne. Entourée d’une végétation abondante, elle se fait discrète, assombrie par les années d’un voile noir, mais elle offre sa présence à chacun qui tourne son regard vers elle.

En ce mois du Rosaire, père Xavier a voulu célébrer Notre-Dame, l’honorer, par une messe en l’église St Maurice, suivie de chants et de prières, devant cette très belle Vierge, entouré de Damien, diacre et d’une trentaine de paroissiens. Parmi eux, Elise (nièce du Père Plano) et Maguy nous ont confié avoir assisté, lorsqu’elles étaient enfants, à la première bénédiction de cette statue, le 7 octobre 1945. L’occasion précieuse nous est donc donnée d’écouter leur témoignage et de comprendre pourquoi la paroisse avait réalisé une souscription à la fin de la guerre, pour offrir cette sculpture, dont l’une des principaux mécènes était Félicie Berrut : « Durant la deuxième guerre mondiale, la ville de Pélissanne fut protégée, préservée des destructions et des morts. Sur la base de Salon de Provence, les Allemands formaient des pilotes, qui savaient certes, décoller, mais deux ou trois d’entre eux, eurent des accidents de vol, sans provoquer de morts. L’un avait accroché la croix du clocher, un autre était tombé et s’était écrasé dans les Allées de Craponne, sans tuer d’habitants. A la débâcle des Allemands, un train rempli de munitions laissé au niveau de l’ancienne gare, aurait pu mettre la ville en danger. Un commandant allemand avait bien voulu qu’il soit éloigné du centre-ville et poussé par de nombreux hommes qui l’avaient déplacé jusqu’à la Boulie, où il avait explosé. » Le père d’Elise avait été l’un d’entre eux. « Au cours de cette explosion, quelques vitraux de l’église avaient été cassés. »

A la sortie de l’école de Madame Reversat, Elise se souvient qu’elle allait avec d’autres camarades dans l’ancienne écurie de la famille Maureau (l’actuel terrain du Moulin à Poivre), passer du temps avec la sculptrice (dont le nom échappe à leur mémoire) : « On n’avait pas beaucoup de distractions à l’époque et nous étions émerveillés de voir une femme tailler la pierre. Les mains de la Vierge sont les mains du petit fils du docteur Roux de Brignoles, médecin réputé de Marseille. Sa résidence secondaire était la mairie actuelle entourée d’un beau parc. » Elise aurait aimé savoir comment ils ont transporté cette statue et son socle de parc Maureau à ce carrefour : « Je me souviens de cette procession, avec Monsieur le Curé revêtu d’une chape liturgique dorée, et de ses ornements. C’était le Chanoine Reynaud et monsieur l’Abbé Lempereur qui ont béni Notre-Dame de la Paix, le 7 octobre 1945. »

La famille d’Elise Gastard avait offert le morceau de terrain sur lequel est implanté la statue. Elle a longtemps entretenu les arbustes qui l’entourent et nettoyé les abords. Il serait souhaitable que des mains dévouées et délicates s’engagent à tailler les arbustes et à blanchir la pierre recouverte de mousses noires. D’avance merci à ceux et celles qui se feront connaître au secrétariat de la paroisse.