Denier de l'Église

MEDITATION du 16e dimanche du temps ordinaire

« Tu t’agites pour bien des choses ».

 

Ce qui est reproché à Marthe, ce n’est pas le fait de recevoir Jésus, mais plutôt son agitation. Elle est « accaparée par les multiples occupations du service ». La bienséance voudrait qu’on s’occupe de son hôte afin de le mettre à l’aise. C’est la moindre des choses.

Sauf que l’hôte qu’elle reçoit aujourd’hui, c’est Jésus, le Messie, Celui-là même qui donne la vie en abondance (Jean 10, 10).

Comme la plupart d’entre nous, l’agitation, la distraction et l’activisme risquent de nous faire perdre de vue la présence de cet hôte intérieur, de cet ami particulier et compagnon de tous les jours qu’est Jésus.

Nous sommes toujours occupés et préoccupés. Notre agenda est tellement chargé d’activités professionnelles, de loisir et de plaisir.

Parce que nous recherchons le résultat palpable avec effet immédiat dans nos projets à nous, on ne trouve plus, ou tout simplement, on ne laisse plus la place à Jésus pour nous abreuver de sa Parole de vie (Isaïe 12, 13). On se contente juste de dire qu’on est croyant non pratiquant. On trouve toutes les excuses possibles pour ne pas prier, pour ne pas faire la visite du Saint-Sacrement, pour ne pas aller à la messe, pour ne pas jeûner, pour ne pas se donner du temps pour la lecture et la méditation de la Parole de Dieu. La tentation qui nous guette est donc grande : ces exercices spirituels sont finalement perçus comme des fardeaux, peut-être même des pertes de temps.

L’attitude de Marie nous interpelle. Toute action action, quelle qu’elle soit, doit prendre sa source en Jésus et se terminer avec lui. Marie peut ainsi saisir cet instant privilégié de la présence de Jésus pour « écouter » d’abord son message avant de se mettre à son service.

Si nous avons Jésus avec nous, le service, les actions que nous voulons accomplir ont un sens et, au-delà de nos limites et de nos hésitations, ils trouvent leur accomplissement et leur aboutissement en lui.

Être ami de Jésus ne consiste pas en une succession de tâches à accomplir pour lui plaire, mais c’est être disponible et disposé à accueillir sa Parole de vie, afin de pouvoir l’annoncer par des actions concrètes que lui-même nous inspire. Ce n’est donc pas notre mission à nous. C’est bien Jésus qui, au coeur de nos activités, nous envoie en mission. Nous devons, au préalable et constamment, faire le point avec lui en nous nourrissant de sa Parole, source de toute grâce et de toute bénédiction. Notre « meilleure part » est auprès de lui.

 

Père Arnaud Aba’a Omva