Le Père Maurice nous écrit…

     Frères et sœurs bien-aimés du Seigneur

Ce jour du Seigneur j’ai donc célébré seul ! et c’est éprouvant surtout le dimanche. J’ai donc voulu vous écrire mon impression pour vous dire ma proximité dans cet éloignement obligé. Pendant cet office solitaire j’ai pensé à chacune des paroisses en les présentant au Seigneur en sentant comme jamais votre présence dans la pièce où je priais en votre nom ; j’ai également énuméré chacune des 8 intentions confiées à notre prière communautaire pour bien marquer l’offrande de ces vies rappelées à la miséricorde du Seigneur. Sans voix qui répondent, sans musique qui chante et unifie l’assemblée, sans communion donnée de la part de Jésus disant aux disciples : donnez-leur vous-mêmes à manger, sans salutations et sans homélie pour aider à découvrir ce que la Samaritaine a compris dans son échange avec Jésus fatigué par la route, enfin sans silence dans notre prière fervente, je n’ai pas désespéré mais plutôt goûté le bonheur que nous partageons chaque semaine sans en avoir une telle conscience. Et spécialement la joie d’accompagner les catéchumènes qui auraient pu vivre le premier scrutin ‘’si tu savais le don de Dieu’’ avant de recevoir le baptême dans la nuit pascale.

Bref j’ai découvert que le prêtre ne l’est vraiment que pour et par la portion de Son Peuple que le Seigneur, par l’autorité de l’évêque, lui confie ; bien que seul, mes confrères dévoués étaient dans cette concélébration spirituelle et je me disais que désormais plus rien ne sera comme jusque-là qui est déjà bien beau : le manque fait ressentir la réalité quotidienne sous un jour nouveau ou renouvelé.

Mais heureusement dans la 2ème lecture, saint Paul nous dit ceci que nous connaissons sans y faire plus de cas, et pourtant : Frères, nous qui sommes devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu.

Nous n’avons pas écouté ensemble la Parole de Dieu, mais chacun a chanté ou murmuré avec le livre qu’il avait, ou devant sa télé : aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur. Loin les uns des autres nous étions proches par la foi. En nous séparant j’invoque sur vous et vos familles la bénédiction du Seigneur dans l’attente qu’un des diacres nous envoie dans la paix du Christ pour Le faire connaître au monde dans lequel nous sommes plongés.

Votre curé, momentanément isolé, heureux de vivre son ministère au milieu de vous pour la gloire de Dieu et le salut du monde, Maurice Rolland ; dimanche 15 mars 2020 depuis sa « cellule » du Foyer Saint-Martin.