La fête du Christ Roi de l’Univers

Chers amis 

Je vous envoie une homélie préparée par Stéphane pour votre méditation de cette semaine. Votre équipe pastorale de la vallée des Baux est avec vous et nous ne vous oublions pas ..
Bonne fête  du CHRIST ROI 

NB : Comme vous le savez, ce nouveau confinement nous prive de messes et financièrement de quêtes dominicales. Malheureusement nos dépenses ne sont pas confinées et nous ne recevons aucune aide gouvernementale. Pour réduire  cette perte je propose à ceux qui le souhaitent et en fonction de leurs moyens de faire un don exceptionnel 

– par chèque à l’ordre de  » AD UP Vallée des Baux » 
– soit en espèces, dans une enveloppe marquée quête dans la boîte aux lettres de chaque presbytère.  

– soit par virement bancaire en précisant le nom de la paroisse.

Je vous en remercie d’avance

Nous célébrons ce dimanche, “Notre Seigneur Jésus Christ, Roi de l’Univers”. Fête qui marque la fin de l’année liturgique, au cours de laquelle nous avons entendu, dimanche après dimanche, l’Evangile selon St Matthieu. Mais quelle année !

Avant de se lancer avec Foi, Espérance et Charité dans la nouvelle année qui débutera avec le temps de l’Avent, l’évêque de Marseille, nous invite à prendre le temps de la relecture. Mgr Aveline nous invite à “faire mémoire de l’année écoulée, de ce qu’elle fut pour chacun de nous, pour nos familles, nos collègues de travail, nos diverses relations”, notre unité pastorale … il nous demande “de prendre le temps de nous asseoir, de relire ce qui s’est passé, de réfléchir à ce qui nous est arrivé”. Cet appel à la relecture semble bien indispensable, tant nous sommes encore marqués et contraints par les incertitudes de cette pandémie, et tant il est salutaire de mettre des mots sur ce que nous avons vécu, sur les stigmates de cette expérience, et de les partager.

Tout d’abord, nous avons besoin d’entendre à nouveau, au sein de cette expérience de relecture, le Seigneur nous dire dans un véritable cœur à cœur, “la brebis qui est blessée, je la panserai. Celle qui est malade, je lui rendrai des forces”.

Puis, nous avons besoin d’échanger, de faire résonner les mots de nos peines et de nos joies, et ceux de la Parole de Dieu, dans l’oreille et le cœur de l’autre, pour qu’ensemble nous entendions le Seigneur nous dire collectivement “je m’occuperai de mes brebis et je veillerai sur elles. […] J’irai les délivrer dans tous les endroits où elles ont été dispersées un jour de nuages et de sombres nuées”.
Enfin, notre communauté a besoin d’être bousculée par la vérité de ces temps d’échanges, fruit d’une réelle correction fraternelle, et de s’en nourrir, pour que chacun de ses membres puisse fixer son regard sur le Christ et s’exclamer à nouveau : “le Seigneur me fait revivre, ton bâton me guide et me rassure”.

Ce temps de relecture et d’échange en communauté peut en effet, être une occasion de reconnaître à nouveau la royauté du Christ dans toutes nos entreprises, pour que chacun puisse grandir sous le regard de Dieu.

Toutefois, il est vrai que la royauté semble ne pas avoir bonne presse dans notre unité pastorale. L’un de nos villages arbore une Marianne sur la place, l’autre a déposé le tableau de Saint Louis se prosternant devant la couronne d’épines dans une remise, et l’autre, dont le même St Louis est le saint patron, ne le fête plus ! Peut-être est-ce parce que la mémoire des hommes a essentiellement été marquée par d’autres exemples de royauté que celui de Louis IX.

Mais les textes de ce jour, nous enseignent bien que l’exercice de la royauté ne consiste pas à se faire servir, mais plutôt à revêtir le tablier de service. Dans l’Evangile, le Christ, le Serviteur, va d’ailleurs plus loin que cet appel à un autre rapport aux autres : Il nous associe à sa royauté. Car si le Royaume du Christ “ne vient pas de ce monde”, il est au cœur de ce monde. L’exercice de sa royauté, ici et maintenant, passe donc par nos mains, aptes à consoler, aider, relever celui qui manque du nécessaire pour vivre.

Heureusement que pour le Seigneur “mille ans sont, comme le jour d’hier” !  Heureusement, car il nous faut du temps pour dépasser nos craintes, nos doutes. Il nous faut du temps pour trouver le tablier de service à notre taille, et parfois même, lorsque nous l’avons revêtu, il est difficile d’en serrer justement les deux liens que sont l’amour et la vérité, pour participer à “établir le règne du Christ dans toute notre vie et dans le monde qui nous entoure”. Pour participer à établir “un royaume d’amour, de justice et de paix” comme le dit la préface eucharistique.

La communauté de prêtres, de prophètes et de rois, que nous sommes en tant que baptisés, peut nous y aider. Elle est même essentielle tant “un chrétien isolé est un chrétien en danger.” 

Il est donc nécessaire de cultiver la vie fraternelle dans notre unité pastorale, de nous tourner chacun et ensemble vers notre Roi, pour que nous construisions, en vérité, une communauté chrétienne qui s’épaule pour se faire le prochain de celui auprès duquel nous sommes envoyés.

Ainsi, lorsque nous serons tous rassemblés devant le Christ berger, au jugement dernier, chacun apparaîtra, sereinement, devant le Christ Roi, tel qu’il est avec ce qu’il a fait de sa vie, des autres et de Dieu. 

Stéphane DELERCE, Diacre