Canonisation de dix nouveaux saints

Canonisation de dix nouveaux saints dont Charles de Foucauld ! Et après ? Et si nous pouvions rêver de sainteté, nous aussi ?

Chère lectrice, cher lecteur, Il y a de nombreuses personnes qui, peut-être longtemps après leur mort, sont reconnues saintes, déclarées bienheureuses auprès de Dieu, et proposées par l’Eglise comme exemples de vie chrétienne à imiter. Le 15 mai dernier à Rome, le pape François vient d’ajouter au nombre de ces élus d’autres nouvelles figures : 5 prêtres, 4 religieuses et un Hindou converti au christianisme et mort martyr. Ces nouveaux saints, de même que tous ceux-là qui les ont précédés, n’étaient pas des extraterrestres avec des pouvoirs surhumains, mais des personnes humaines faites de chair et d’os, comme vous et moi, et qui ont vécu dans ce monde qui est le nôtre, chacun dans la condition de vie sociale qui était la sienne.

Qu’est-ce qu’ils ont pu alors accomplir d’extraordinaire pour en être arrivés là ? Quels efforts et quelles énergies ont-ils pu déployer pour être déclarés saints ? Tous ont-ils peut-être produit un miracle spectaculaire soit en déplaçant des chaînes de montagnes, soit en guérissant des malades par la seule force de leur prière ? Ont-ils peut-être pu sauter depuis le toit d’une tour au nom de Jésus pour se retrouver en bas sur le sol sains et saufs ? Tous ont-ils peut-être écrit des tonnes de livres sur la Trinité ou sur la Vierge Marie pour avoir été reconnus saints et déclarés Docteurs de l’Eglise?    Ne se sont-ils jamais fourvoyés dans leur vie ?

Je ne sais pas, mais je suis sûr de quelque chose : Dieu qui est toujours le premier à nous aimer, les a rejoints par sa grâce, là où chacun se trouvait. Car, comme le dit le pape François dans son homélie à la messe de la canonisation ce jour-là, « au centre, il n’y a pas notre capacité, nos mérites, mais l’amour inconditionnel et gratuit de Dieu, que nous n’avons pas mérité. Au début de notre être chrétien, il n’y a pas de doctrines ni d’œuvres, mais l’émerveillement de nous découvrir aimés, avant toute réponse de notre part. » Et le fait de se découvrir aimés inconditionnellement de Dieu a constitué pour ces personnes une force, une puissance transformatrice. En effet, le pape explique dans la même homélie « que l’amour que nous recevons du Seigneur est la force qui transforme notre vie : il dilate notre cœur et nous prédispose à aimer. » Alors, puisque nous nous sentons aimés de Dieu, il nous devient maintenant possible de « faire des choix et (d’) accomplir des gestes d’amour dans chaque situation et avec chaque frère et sœur que nous rencontrons ». Puisque nous nous sentons gratuitement aimés de Dieu, nous devenons capables de nous demander : « qu’est-ce que je fais pour les autres ? » Ainsi, nous devenons disposés à « aimer et à vivre le quotidien dans un esprit de service, avec amour et sans clameur, sans rien revendiquer » (François). Tel est le chemin de la sainteté, une « sainteté qui n’est pas faite de quelques gestes héroïques, mais de beaucoup d’amour quotidien » (Pape François).

S’il en est ainsi, chers lecteurs, la chose est possible, la sainteté est possible chez chacun d’entre nous. Ce que chacun est, consacré ou fidèle laïc, simple ouvrier ou employeur, cuisinier ou instituteur, marié ou célibataire, époux ou épouse, père ou mère de famille, autorité ou pouvoir politique, nous pouvons être déclarés saints un jour si nous vivons intensément ce que nous sommes, avec amour et amour désintéressé. Bonne chance ! Bon courage !  

         Père Léonard AGOSSOU