Le Christ est ressuscité, alléluia ! Il est vivant, alléluia !

Chers frères et sœurs, chers amis,

Partout et surtout dans le monde catholique, on fête aujourd’hui la résurrection de Jésus même si c’est de façon particulière en raison du confinement. Oui, aujourd’hui, c’est le slogan «le Christ est ressuscité, alléluia !» qui est sur toutes les lèvres. Mais est-ce que c’est si facile de croire une telle affirmation ? Est-ce que ce n’est pas une proclamation provocante ?

Pour les libres penseurs, nous chrétiens qui professons une telle foi à la suite des Apôtres nous sommes des fous. Et même parmi nous chrétiens, on peut trouver certains qui confessent avec leur bouche que le Christ est ressuscité, mais qui, dans leur cœur, doutent.

Mais ce n’est pas ici le lieu de juger qui que ce soit : la résurrection est un sujet assez sérieux et absolument original dans l’Histoire. Aucune religion n’a mis jusqu’ici au cœur de sa doctrine qu’un homme bien concret, fait de chair, d’os et de sang, était ressuscité quelques jours après sa mort et qu’on l’avait vu, qu’on l’avait touché ! Les bouddhistes n’ont jamais dit cela du Bouddha, ni les juifs de Moïse, ni les musulmans de Mahomet.

Cependant, chers frères, si notre religion est la seule qui proclame une telle doctrine, elle a beaucoup de raisons de penser ainsi. Si les saints apôtres en majorité sont morts pour avoir cru en la résurrection de leur maître et pour l’avoir annoncée à temps et à contretemps, c’est qu’ils étaient sérieux et sincères, ils savaient ce qu’ils avaient vécu comme expérience intime : leur divin maître était vivant. Et si des générations de saints ont tenu à cet article de foi, si de grands papes leur ont emboité le pas jusqu’à l’heure où nous parlons, c’est que l’Homme-là qu’on appelle Jésus est plus qu’un homme. Ce Jésus dont on parle n’est pas un homme quelconque, c’est un Homme-comme-ça, comme le dit quelqu’un ; il était exceptionnel ; ce Jésus, tel qu’on le connaît dans les Evangiles et en son temps, il pouvait faire cela. Il était puissant. Il avait fait beaucoup de miracles. Lui qui guérissait les malades par la seule force de la parole, ne pouvait-il pas faire en sorte qu’il reste vivant même après sa mort ? Lui qui a ressuscité Lazare à Béthanie après quatre jours de séjour dans le tombeau, ne pouvait-il pas faire quelque chose pour son propre cas ?

Nos détracteurs pourraient objecter en disant qu’il est impossible à un homme mort de faire quoi que ce soit ni pour les autres ni pour lui-même. C’est peut-être vrai, mais est-ce que ces détracteurs ne savent pas que quelque part dans les Evangiles une force était sortie de Jésus, à son insu, pour guérir une femme malade qui l’avait touché ? En tout cas, même si là encore, le corps de Jésus mort ne saurait plus être chargé d’énergies vivantes, il y a Dieu, son Père qui pourrait faire quelque chose pour lui. Dieu son Père et notre Père est tout puissant.

Il a créé le ciel et la terre et tout ce que ces derniers contiennent, il les a créés à partir de rien, il faudrait l’ajouter.

En effet, par la seule force de sa parole, Dieu commande, et ce qu’Il veut existe, comme le dit le psalmiste. Par exemple, quand Dieu dit dans le livre de la Genèse : « Que la lumière soit », et la lumière existe en vérité. C’est lui qui a créé le soleil et la lune, qui jusqu’à aujourd’hui sont restés comme suspendus au firmament, et qui semble bouger sans jamais tomber sur nos têtes. C’est lui qui a créé l’alternance heureuse des saisons. C’est lui qui a créé l’homme et la femme qui sont les chefs-d’œuvre de la création. C’est lui qui a donné même à des animaux et à des plantes l’instinct de conservation et de reproduction.

Dans l’homme comme dans les autres créatures surtout vivantes, tout apparaît organisé, agencé, calculé et génialement ordonné. Cet être que vous et moi appelons Dieu, pour nous, c’est lui l’auteur de toutes ces merveilles. Il a fait tout cela, et il ne saurait ressusciter son Fils injustement mis à mort ? Il est tout puissant et à la fois plein de bonté : laisserait-il un homme si juste mourir pour toujours ? Non. Dieu aime trop son Fils pour qu’il le laisse mourir dans la honte, cet homme, qui, comme le dit Pierre dans la première lecture, faisait le bien partout où il passait. Non, celui qui fait tant de bien ne saurait mourir et en rester là. Il devait ressusciter absolument.

Ce que j’ai dit là, mon frère et ma sœur, n’est que le fruit de mon humble méditation à propos de la Résurrection de notre Seigneur Jésus. Mon intention n’était pas de donner un enseignement théologique sur la résurrection de Notre-Seigneur, mais d’essayer de chercher peut-être quelques points sur lesquels notre foi en la résurrection pourrait s’appuyer. En tout cas, il n’est pas bête de croire en la résurrection de cet homme-là, je dirais, de ce Dieu-là, chez qui la chose n’est pas impossible. Il peut accomplir cela, tel que je le connais, comme le dirait quelqu’un ; il peut ressusciter de lui-même. Et si lui-même ne causait pas l’événement, Dieu son Père le ferait pour lui, assurément. Et il l’a fait, alléluia.

Prions afin que l’Esprit du Père « fasse de nous des hommes nouveaux pour que nous ressuscitions avec le Christ dans la lumière de la Vie », Lui qui est vivant pour les siècles des siècles. Amen !

Père Léonard AGOSSOU