Quatrième dimanche de Pâques

Chers amis 

Ce dimanche  nous prions tout spécialement  pour les vocations. Vous trouvez dans cette envoi une prière  pour les vocations et une homélie préparée par Stéphane notre diacre permanent. La feuille paroissiale du mois de mai vient de paraître, également sur le site.

J’espère que nous pourrons nous retrouver dans nos églises pour les célébrations  à partir de 02 juin. 

Bien cordialement                                                                                                                         Père Joseph Vettoonickal

 

Prière diocésaine pour les vocations

Seigneur Jésus, sous le beau regard de Marie, nous unissons nos voix pour te demander des prêtres.

Fondés sur ta Parole, nous croyons que tu es notre Pasteur et que tu envoies sur nous l’Esprit.

Laisse-toi encore émouvoir par notre humanité qui te cherche et crie vers toi.

Vois ton Église pauvre et fragile, donne lui d’être fervente et fraternelle.

Donne à nos communautés la ferveur de la foi, de l’espérance et de la charité.

Fais que jamais ne manque le pain de ta Parole, de ta miséricorde et de ton Corps.

Comme au temps de tes premiers disciples, choisis et appelle ceux que tu veux

pour qu’ils vivent de toi et soient envoyés où tu voudras.

 Et fais-leur connaître la sainte joie de tout donner pour toi.

Amen.

 

4eme dimanche de Pâques :    Prenez la porte !

Non ce n’est pas l’exclamation d’un enseignant à l’un de ses élèves récalcitrant au travail et à la discipline collective ! Ce serait plutôt l’invitation des chrétiens au monde entier. Cet appel à passer la porte résonne bien bizarrement en ce temps de confinement, il est tout de même toujours d’actualité. Mais de quel porte parlons-nous ? De celle « qui introduit à la vie de communion avec Dieu et permet l’entrée dans son Eglise » (La Porte de la Foi, Benoît XVI), il s’agit de la porte de la Foi bien sûr !  Oui, l’invitation à prendre la porte – de la Foi – est toujours d’actualité et d’ailleurs, comme les premiers disciples, lorsque nous nous retrouverons en communauté, nous pourrons « rapporter tout ce que Dieu avait fait avec [nous], et comment [nous avons] ouvert [à notre entourage] la porte de la foi » (Ac 14, 27).

Dans l’évangile de ce 4ème dimanche du temps pascal, Jésus nous plonge dans une atmosphère qui nous est encore proche, dans nos Alpilles : celle d’une bergerie, avec ses brebis et son berger. Cette image, le peuple de Dieu la connaît, et peut attribuer la figure du berger à Jésus, le Fils de Dieu né à Bethléem. En effet, déjà Michée (Mi 5,1-3) prophétisait : « Et toi, Bethléem-la féconde-, […] c’est de toi que sort pour moi celui qui doit gouverner Israël. […]. Il se dressera, il fera paître son troupeau par […] la majesté du nom de son Dieu ». Cette promesse dépasse le peuple juif comme nous le lisons dans le livre des Actes des Apôtres «cette promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont loin, aussi nombreux que le Seigneur notre Dieu les appellera » (Ac 2, 39). Notre foi est bien celle là, celle qui consiste à reconnaître le Fils unique de Dieu, Jésus Christ, comme notre Seigneur, qui tel un berger nous conduit par le juste chemin, et nous fait manquer de rien. Elle nous pousse à partager notre Espérance avec le monde qui nous entoure, afin qu’ensemble cette nouvelle manière de vivre dont on parle tant pour l’après confinement soit davantage un moment de louange à la manière du psalmiste : «le Seigneur est mon berger », que la seule application de règles sanitaires. Oui nous avons un message d’Espérance à donner à notre monde, notre Foi nous y invite afin qu’ensemble nous habitions « la maison du Seigneur pour la durée de nos jours ».

Alors voulez-vous bien emprunter la porte de la Foi ?

Dans l’évangile, le portier de la bergerie ouvre la porte au « berger des brebis », qui le reconnaissent et qui le suivent. Retenez bien que celui qui vient à la rencontre des brebis, c’est le pasteur ; Celui qui vient à la rencontre de l’humanité, c’est le Seigneur. Les brebis reconnaissent la voix de leur pasteur et ensemble, le suivent, chacune ayant été appelée par son nom ; nous sommes appelés individuellement à suivre le Christ avec confiance et en communauté, et avons à reconnaître en cet appel, une aspiration profonde à ce que « grâce et bonheur  [nous] accompagnent tous les jours de [notre] vie ». Celui qui nous appelle par notre nom, c’est Celui-là même qui dit à ses disciples « réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. », c’est le Christ qui aspire à ce que nous vivions pleinement de ce pourquoi nous sommes créés : « habiter la maison du Seigneur ! », vivre de la vie même de Dieu.

Quel est le portier qui laissera entrer le Christ et Seigneur dans nos vies, pour que nous vivions de sa rencontre, pour que nous reconnaissions que sa voix et ses mots sont ceux que nous entendions confusément résonner en nous depuis notre création, pour que nous l’entendions dire notre prénom, comme l’écho de Celui qui nous murmure depuis toujours « tu as du prix à mes yeux et je t’aime » ? Peut-être l’avez-vous redécouvert en ce temps de confinement ; en ouvrant plus souvent la Parole de Dieu, la seule table de communion qui nous reste en ce temps de jeune eucharistique, peut-être avez-vous entendu à nouveau cette promesse de la présence du Pasteur à vos côtés par amour, peut-être qu’en lisant les Saintes Ecritures vous avez à nouveau, ou pour la première fois, entendu clairement ce qui n’était jusqu’à présent qu’un écho : « tu as du prix à mes yeux et je t’aime ». Oui, la Bible, les Saintes Ecritures, la Parole de Dieu, est ce portier qui laisse entrer en nous Celui qui vient pour que nous ayons la vie en abondance : Jésus Christ. Le reconnaître comme pasteur, c’est le reconnaître comme « gardien de nos âmes », c’est le reconnaître comme celui qui nous fera vivre pleinement de la vie éternelle à laquelle nous sommes appelés. Le reconnaître, c’est reconnaître qu’Il est la porte lui-même ! Dans la seconde partie de l’évangile, Il annonce « Moi, je suis la porte des brebis […]. Si quelqu’un entre, en passant par moi, il sera sauvé […] ».

Pour le chrétien, prendre la porte, c’est donc tout à la fois s’ouvrir à la Parole de Dieu, pour suivre le Christ et s’unir au Christ pour aller vers le Père, source de « la vie en abondance ».

Alors voulez-vous bien prendre la porte de la Foi ?

Attention, avant de répondre. Mesurez bien les conséquences! En chrétienté, vouloir prendre la porte, c’est vouloir « habiter la maison du Seigneur, c’est [vouloir] vivre de la vie du Ressuscité, comme un membre de son corps ». Alors, êtes-vous prêts, sommes nous prêts, à être bousculés à la lecture régulière de la Parole de Dieu ? Sommes nous prêts à bousculer nos habitudes pour apprendre à faire corps autrement, à faire communauté autrement, sommes-nous prêts à prendre le temps de cette lecture en communauté et ensuite à partager le trésor que nous y découvrons autour de nous ?

Dans un courrier, rédigé à la suite de l’intervention du 1er ministre quant aux modalités du déconfinement, Mgr Dufour rappelle que nous avons le droit après le 11 mai de nous rassembler en petits groupes de 10 personnes maximum. Il poursuit : « N’est-ce pas l’occasion de petits groupes de partage et de prière autour de la Parole de Dieu ? »

Chers paroissiens, je vous invite à prendre la porte !

              Stéphane DELERCE