Novembre : un mois spécial de prière

Novembre : un mois spécial de prière

pour tous les fidèles défunts et aussi

pour rendre hommage à ceux d’entre eux

qui voient déjà la face de Dieu au Ciel

Il me semble, frères et sœurs, que novembre apparaît comme un mois mal-aimé. En effet, parmi des gens que j’ai interrogés pour savoir comment ils voient ce mois, plus d’un pense que novembre est un mois qui leur pourrit la vie : le froid ; les temps gris de l’automne où le soleil semble se complaire dans un jeu coquin de cache, cache ; brièveté des jours, quand il fait nuit de plus en plus tôt. Ce qui s’ajoute à ces regards pessimistes sur le onzième mois de l’année, c’est que novembre est perçu comme l’un des mois où des virus malveillants apparaissent ou resurgissent, par exemple, le virus de la grippe, sans oublier le nouveau venu sur la scène, le fameux coronavirus. Et comme pour tristement couronner cette façon de voir, novembre est appelé par certains, mois des morts. Voilà qui n’arrange pas la réputation de ce mois ! Mais est-ce que le mois de novembre mérite tous ces qualificatifs sombres, fatalistes ?

Non, le mois de novembre, comme d’ailleurs tous les autres mois, est un mois béni de Dieu. Certes la météo en ce temps précis de l’année peut ne pas susciter un moral haut apparemment ; de même, on peut redouter les attaques des virus malveillants, et l’on peut être d’une humeur inquiète. Mais ces aspects de la vie suffisent-ils pour qu’on jette du discrédit sur un mois qui fait partie du temps de Dieu, Maître des temps et de l’Histoire ? Novembre n’est-il pas la veille, ou plutôt, le mois avant décembre où le Messie va naître et être mis au monde ? Imaginons une jeune femme avec une grossesse de huit mois, donc depuis mars : on le constate bien, c’est le temps des plaintes de nausées, de vomissements quelquefois, le temps d’angoisse, des questionnements et de multiples appréhensions, même si de temps en temps un certain vent d’espoir vient caresser le visage et le ventre rebondi de la future maman. Evidemment, je nous invite à voir en cette femme, la Vierge Marie, la Mère de l’humanité, qui, maintenant comme aux prises avec les épreuves et les douleurs de l’enfantement, apportera bientôt la joie au monde. Avec la Vierge Marie, c’est toute l’humanité qui attend non sans douleur l’heureux jour de l’enfantement. Ecoutons à ce propos saint Paul, dans sa Lettre aux Romains :«Nous le savons bien, la création tout entière gémit, elle passe par les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (Rm 8, 22).

Oui, le mois de novembre est un mois béni de Dieu. Certes, les familles fréquentent plus souvent les cimetières (2 novembre), et leurs rapports avec leurs morts, à raison et à juste titre, se font plus intenses, plus charnels, plus intimes. Cependant novembre est loin d’être un mois de la mort. Novembre n’est pas le mois des morts, encore moins de la mort, mais le mois mis à part par l’Eglise pour prier pour tous nos morts et pour rendre un culte spécial à ceux d’entre eux que nous appelons les Saints, ceux-là qui, en foules innombrables, jouissent déjà de la vision béatifique auprès de Dieu (Ap 7, 9). Oui, novembre n’est pas le mois des morts ni de la mort, mais le mois des vivants appelés à intensifier leurs prières en suffrage pour les défunts, appelés à offrir leurs bonnes œuvres et surtout le saint sacrifice de la messe pour hâter la purification de leurs âmes. Novembre est aussi un mois pour honorer les Saints (1er novembre), tout en leur demandant d’intercéder auprès du Dieu vivant, pour que nous apprenions à mettre nos pas dans leurs pas. En ces temps anxiogènes où la bonne humeur ne semble pas cent pour cent au rendez-vous, l’Eglise, à la suite du Christ (cf. Mt 14, 27 ; Mt 17, 7 ; Mc 6, 50, Jn 6, 20), continue d’exhorter chacune et chacun à la sérénité, au courage, à l’assurance et à l’espérance :

 « N’ayez pas peur, ne craignez pas ».            Père Léonard AGOSSOU