Veillez et prévoyez …

Bonjour à toutes et à tous 

L’évangile d’aujourd’hui nous raconte la parabole de 10 jeunes filles qui attendent l’Époux en pleine nuit dans le but d’éclairer son entrée dans la salle des noces. Cinq d’entre elles, insensées, ne verront pas l’arrivée de l’époux car elles sont obligées de partir chercher de l’huile. Les cinq autres qui sont prévoyantes expriment la sagesse, et elles entrent dans la salle avec l’époux.

Même si cette parabole nous propose beaucoup de pistes importantes et significatives pour notre réflexion, je voudrais me limiter aujourd’hui à l’explication de deux idées :

Jésus nous dit « Veillez donc, car vous ne savez pas ni le jour ni l’heure » je voudrais prendre le mot « veillez » comme notre premier point de réflexion. Ce mot « veillez » m’a beaucoup perturbé quand j’ai commencé à lire et à comprendre le français, il y a déjà un peu plus de 10 ans de cela. Quand j’ai vu écrit quelque part « veuillez fermer la porte » je me suis dit « c’est bizarre ici if faut attendre pour ouvrir ou fermer la porte ».

Mais Jésus nous dit de veiller, un « veillez » sans « u » qui demande une certaine attention de notre part. Quand on regarde dans notre vie quotidienne, on découvre que la veille est une composante très importante. Prenons l’exemple d’une maman qui dormira en gardant une oreille tendue vers son enfant, ou l’infirmière soucieuse de ses patients malades ou blessés, ou bien d’une famille qui entoure un parent en train de mourir et bien d’autres situations que vous connaissez pour les avoir vécues.  Et je ne parle pas du couple qui attend la naissance d’un enfant, ou attend celui qui revient de vacances avec des amis, ou encore la famille qui attend un de ses membres qui arrive de l’étranger pour passer ses vacances avec eux.

La veille efficace nous met d’une manière ou d’une autre dans un état de vigilance qui nous mène à accueillir tous ce qui arrive d’imprévu dans notre vie. Du coup la parabole de ces 10 jeunes filles nous rappelle le besoin d’être prêt à accueillir Jésus à n’importe quel moment de notre vie, et attendre son arrivée parmi nous de façon inattendue. Sinon il nous posera la même question qu’aux apôtres au Jardin de Gethsémani, « vous ne pouvez donc pas veiller même une heure avec moi » ? Cette veille réussie nous rendra alors heureux et libres pour accueillir Jésus dans notre vie.

La deuxième réflexion que je voudrais partager avec vous est la prévoyance, la prévoyance de ces 5 jeunes filles. Dans cette parabole, il faut retenir que la prévoyance nous invite à nous préparer nous-mêmes à la venue de l’Époux et de veiller, c’est à dire d’être toujours prêt à le suivre, et non à compter sur les autres qui ne peuvent pas forcément faire acte de générosité.

Certaines personnes pensent que les jeunes filles « sages » sont égoïstes parce qu’elles ne veulent pas partager leur huile, mais l’exemple choisi par Jésus souligne ici ce fait précis, qu’en fin de compte nous devons seuls assumer la responsabilité de nos choix. Nous ne serons pas sauvés parce que nous avons une tante religieuse, une mère qui priait le chapelet chaque jour, des parents qui allaient à la messe régulièrement, ou encore un fils qui travaille bénévolement pour une association. Nous devrons répondre personnellement de ce que nous avons fait ou manqué de faire. Le Christ insiste là sur la responsabilité de chacun et de chacune.

Nous, chrétiens, ne vivons pas avec un calendrier dans les mains, essayant de découvrir le jour où le Seigneur viendra. Nous vivons avec une boussole qui nous indique la direction à suivre pour arriver à bon port. Notre étoile polaire, c’est le Christ. Et lorsque l’Époux arrivera, que ce soit le jour ou la nuit, dans une semaine ou dans plusieurs années, nous serons prêts, et avec de l’huile en réserve.

Alors pendant ce moment du confinement l’évangile nous demande d’être plus patients et responsables.

Amen.