« VENEZ À L’ECART ET REPOSEZ VOUS UN PEU »

Il est un passage de l’Évangile, dans lequel Jésus invite ses Apôtres à se reposer au retour d’une mission sans doute exténuante : « Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu. » (Mc 6, 31) Le Seigneur, qui veut faire de nous des disciples missionnaires remplis de zèle pour l’annonce de l’Evangile, est donc aussi attentif à notre juste repos. L’entrée dans cette période de vacances nous permet aussi de méditer sur notre rapport au repos. Quelles sont les caractéristiques de ce repos auquel Il nous invite ?

1) Ce repos fait suite à notre activité apostolique. Notre corps et notre âme sont limités et la fatigue est, en nous, comme un rappel de notre faiblesse : nous ne sommes pas tout-puissants et, si le Seigneur veut avoir besoin de nous pour amener les hommes vers lui, Il est lui-même le grand protagoniste de la mission. D’où, la nécessité pour nous tous de savoir nous reposer et nous détendre. Il y a de la vertu dans l’art de bien choisir les activités qui reposent notre corps et détendent notre esprit. En face des « divertissements » (au sens du grand Blaise Pascal, dont nous célébrons le 400eanniversaire de la naissance : ce qui nous « fait dévier ») qui nous détournent de notre vraie joie, il y a une juste détente, qui contribue à l’équilibre de notre vie. 
2) Notre repos se trouve d’abord en Dieu. C’est à Jésus que les Apôtres viennent raconter leurs journées et c’est auprès de lui, en se mettant à l’écart du bruit et de l’activisme, qu’ils viennent se reposer. Venons-nous, nous-mêmes, à Jésus, dans la prière, pour lui raconter tout simplement notre vie, comme à un ami ? Quels sont nos lieux de mise à l’écart, de désert, de calme, dans lesquels nous pouvons trouver le Seigneur ? La période des vacances est un temps favorable pour consacrer du temps à Dieu à un autre rythme que dans l’année. A nous de trouver les bons moyens ! 
3) Notre repos n’est pas un absolu. L’Évangile est en effet paradoxal : les Apôtres partent se reposer mais, rejoints par la foule, ils se remettent à l’action. C’est sans doute un signe pour nous que les vacances nous éloignent certes de notre activité habituelle, mais pas du don de nous-mêmes. A tout âge, les vacances nous apprennent la joie qu’il y a à se donner, à donner du temps autrement. Que le besoin légitime du repos ne nous rende pas indifférents aux appels pressants de la charité.  
4) Le repos prend place dans un climat d’action de grâces. Les apôtres se plaisent à raconter à Jésus la mission qu’ils viennent d’accomplir. Que notre été soit aussi l’occasion de rendre grâces à Dieu pour tout ce qu’Il a semé dans nos cœurs durant cette année pastorale. Le Seigneur a œuvré dans nos âmes, dans nos familles, dans notre milieu de vie, dans nos paroisses ; le seul moyen de laisser l’Esprit Saint poursuivre son œuvre, c’est de faire mémoire de ce qu’Il a déjà accompli, pour l’en remercier avec une gratitude authentique.

Pour don Guilhem et pour moi-même, cet été constitue aussi le moment de rendre grâces au Seigneur pour cette année de service pastoral dans la Vallée des Baux. En remerciant le Seigneur, notre gratitude va aussi au Père Joseph et à chacun de vous, chers frères et sœurs, pour votre accueil, votre générosité et votre foi. Alors que la mission nous appelle ailleurs, don Guilhem à temps plein à Arles et moi-même au service de la formation des futurs prêtres de notre communauté, nous vous confions à l’Esprit Saint, le grand Ami de nos âmes.

                                       Don Antoine Barlier+ prêtre