QUADRAGESIME

Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite. (Marc 08,31)

Bien aimés dans le Seigneur, comme chaque année, le mois de mars est traversé de long en large par les couleurs et sons de la quadragésime. Une période de 40 jours au cours desquels la sainte Eglise nous donne de revivre dans notre corps et dans notre âme, chacun selon ses possibilités, les derniers moments saillants de la vie de Jésus qui le conduisent au sacrifice suprême, le don de sa vie sur la croix. De sa dernière prière au jardin de Gethsémani à sa mort sur la croix, en passant par la flagellation, le couronnement d’épines sans oublier ses trois chutes, écrasé par le poids de nos fautes ; notre Seigneur, par amour pour nous, accepta la douleur jusqu’au bout. Une mission si difficile au regard de l’épaisseur de la souffrance qui la caractérise. Aussi se tourne-t-il vers son père source de toute gloire en ces termes : « Père, glorifie ton Fils afin que le Fils te glorifie. », pour obtenir force et courage.  Quelle ivresse pure et sobre d’amour pour les pécheurs que nous sommes ! O Jésus, donne-nous ton courage pour que nous puissions donner un peu de nous-mêmes afin d’alléger la peine de l’humanité souffrante. Comme saint Jean de la Croix, comme sainte Thérèse Benedicte de la Croix, comme Catherine de Sienne, nous sommes appelés à imiter le Christ pour sauver le « Peuple de Dieu » des risques de divisions internes afin d’aller dans le monde, soudés, pour évangéliser l’Homme de notre temps. Pour se faire, une discipline de notre corps est nécessaire afin de purifier notre âme. Une purification rendue possible par la pratique du Jeûne, de la Pénitence et de la Prière. Tel est la raison d’être du croyant de tout temps soucieux de l’avènement du règne de Dieu. Puisse l’Évangile du Christ ressuscité devenir la Loi de tout baptisé pour un monde nouveau, un monde d’amour.        

  Père Didier Owono, vicaire