Ordonnés en vue du service

Voilà qu’à quelques jours de l’entrée en carême, notre évêque, Mgr Dufour, ordonnera diacres « en vue du service », quatre hommes mariés et ayant une activité professionnelle.

Que vont bien pouvoir apporter, de plus que chaque baptisé, ces hommes qui sont tout à la fois pris par leurs occupations familiales et  professionnelles ?

Les plus aguerris aux textes de l’Eglise se souviendront même que si tous les ministres ordonnés (évêques, prêtres, diacres) sont au service du peuple de Dieu, le diaconat ne relève pas de la fonction pastorale, qui appartient à l’épiscopat et au presbytérat (Benoit XVI, Omnium in mentem, 2009).

Alors dans ces conditions, quelle place donnée à ce ministère rétabli en occident, au cours du Concile Vatican II, comme « degré propre et permanent de la hiérarchie » ?  

Les plus anciens ne seront pas étonnés de lire qu’il s’agit avant tout pour l’Eglise de manifester son identité missionnaire, au travers d’une présence dans la diversité des milieux sociaux… ce qui, en réalité, relève de tous baptisés ! D’autre part, ce qui relève visiblement de son ordination – la préparation de l’autel, la célébration de sacrements… -, est effectué par le prêtre lui-même.

Si donc, ce que le diacre fait, d’autres peuvent le faire, on pourra en parler comme du « serviteur inutile », au sens où il ne peut se prévaloir d’une utilité spécifique que nul autre n’aurait dans l’Eglise. Cela donne une piste de résolution à notre questionnement : le propre du service dans le diaconat n’est pas d’abord dans son « utilité » !

Ordonné pour le service de la liturgie, de la parole et de la charité, le service est bien le mot clé de ce ministère. Mais si ce n’est pas au travers de son « utilité » exclusive qu’il est pertinent de regarder le diaconat, c’est qu’il est à voir autrement ! Et s’il n’était qu’un signe, une représentation symbolique privilégiée, et donc pas exclusive, de Celui qui est venu non pas pour être servi mais pour servir ? Un signe, une icône vivante et efficace du Christ Serviteur, efficace non par ses propres mérites mais par le don spécifique de l’Esprit Saint que le diacre reçoit lors de l’imposition des mains de l’évêque au cours de l’ ordination.

 

Que l’Esprit Saint qui souffle sur la Vallée des Baux, continue à travailler les cœurs de chacun, pour que nous continuions tous, avec joie, à nous mettre véritablement au service de nos frères !

Que le temps de carême qui s’ouvre ce 14 février nous incite à nous rendre disponible à son souffle !

Stéphane Delerce