Denier de l'Église

MEDITATION du 3e dimanche de carème 20 mars 2022

« Laisse-le encore cette année, le temps que je bêche… »

 

Par méchanceté, Pilate fait massacrer des Galiléens, et dans un accident (de travail), dix-huit autres périssent dans la chute de la tour de Siloé.

Qu’ont fait ces gens pour mériter ce triste sort si Dieu est présent ? Subissent-ils cela parce que Dieu les punit ?

Comme les contemporains de Jésus, il y en a parmi nous qui estiment que s’ils ont échappé à la mort, suite à une catastrophe, à un accident, s’ils n’ont pas (encore) attrapé une maladie incurable ou très grave, s’il n’y a pas la guerre ou la misère chez eux … C’est par ce qu’ils le méritent et parce qu’ils se sont donnés les moyens capables de contre tout cela. Ce qui arrive aux autres, selon eux, c’est parce que Dieu les punit de leurs actes mauvais. Certains vont même plus loin en s’imaginant qu’il y a une forme de punition liée à l’appartenance ethnique ou raciale.

Ceux et celles qui sont passés par ces moments difficiles, ou alors qui font l’objet de ce mépris et ces multiples préjugés, se posent, eux aussi, cette question de ce célèbre film français : « Qu’est-ce qu’on a (encore) fait au bon Dieu  » pour mériter tout cela ?

Ce qui est sûr, c’est que chacun de nous partira de cette terre quand « l’heure », « son » heure aura sonné. Comment ? Personne n’en sait rien. Même pas la science ! La sagesse africaine dit : « Quand on est né, on est déjà assez vieux pour mourir ». À méditer !

Pour Jésus, il s’agit moins de se focaliser sur « Quand allons-nous partir ? » et sur « Pourquoi nous, pourquoi eux et pas les autres ? ». Le plus important c’est, comment préparons-nous ce moment si jamais nous devions quitter cette terre aujourd’hui ?

Il y a ainsi une urgence, pour toi et pour moi, celle de la conversion. Si nous sommes encore sur cette terre, ce n’est point par mérite, mais par pure grâce et par pure miséricorde de Dieu qui patiente, qui bêche encore un peu, en nous laissant quelques temps pour que nous prenions conscience de notre état de pécheurs, que nous confessions notre péché et que nous nous convertissions.

Il patiente et te donne encore le temps pour que tu fasses l’expérience du grand amour dont il t’aime et qu’il voudrait que tu répandes autour de toi pour que la misère et les cris de son peuple cessent.

Pour ton salut éternel en Dieu, quelque soit le moment de sa venue, Dieu te donne ce temps de grâce (le kairos), afin que tu acceptes enfin Jésus dans ta vie, le seul nom au-dessus de tout nom. C’est seulement ce nom qui nous révèle la vraie identité de Dieu et notre mission sur cette terre.

 

Père Arnaud Aba’a Omva