Denier de l'Église

Méditation du 14e dimanche temps ordinaire – 3 juillet 2022

« Dites d’abord : ‘Paix à cette maison’ « 

 

Au cours de la messe, le prêtre et les fidèles insistent sur la nécessité de la paix du Christ en eux : « la paix soit toujours avec vous ! » (1re lecture), « Je vous donne la paix, je vous laisse ma paix » (Jean 14, 27), et même avant la communion, tous chantent : « Donne-nous la paix ».

Apporter et souhaiter la paix semblent être ainsi la priorité et l’objectif principal de tout disciple de Jésus envoyé en mission dans le monde aujourd’hui.

Pour y arriver, les disciples doivent cultiver la solidarité en travaillant dans la communion d’esprit. Voilà pourquoi Jésus ne les envoie pas seuls, en solitaire, dans la solitude, mais plutôt « deux par deux ». En effet, les croyants sont invités à partager aux joies et aux peines des uns et des autres dans la famille des enfants de Dieu, l’Église.

Un disciple de Jésus qui cherche à mener sa vie en solitaire, dans l’indifférence totale de ce qui se passe autour de lui, n’a pas encore réellement compris sa vraie mission. Par son égocentrisme et sa fermeture à toute collaboration, en vue de la mission du Christ, il est contreproductif et porte une certaine responsabilité face à ses propres frustrations et celles de son entourage.

Se souhaiter la paix commence par les salutations sincères qu’on adresse à « son frère ou sa sœur en Christ ». Comment peux-tu prétendre saluer quelqu’un, c’est-à-dire, lui souhaiter et lui apporter la paix et la joie (shalom) alors que tu ne le penses pas du tout dans ton cœur ? Ça s’appelle de l’hypocrisie, et le Seigneur est contre toute forme d’hypocrisie.

La paix et la joie s’obtiennent aussi en nous et autour de nous dans « un esprit de dépouillement », c’est-à-dire, la capacité à se priver et à se détacher nécessairement de certaines sécurités matérielles auxquelles nous sommes tellement attachées, qui sont pourtant superflues, encombrantes et inutiles, afin de permettre à ceux qui n’en non pas assez ou qui en ont réellement besoin de pouvoir en jouir aussi.

Comment peut-on vouloir la paix et la joie dans le monde alors qu’une minorité continue de piller toutes les richesses disponibles au mépris du reste de la population ? Comment peut-on vouloir la paix et la joie alors même que les enfants de Dieu sont davantage exploités, alors même que la corruption et toutes les autres formes d’abus ont élu domicile en nous ?

La paix et la joie ne peuvent pas s’obtenir avec tant de personnes encore habitées par la méchanceté et la jalousie.

C’est toi qui veux tout de la part de Dieu, mais c’est aussi toi qui fermes la porte à toute éventualité de réconciliation et de pardon dans ta famille, d’épanouissement de ton vis-à-vis, du développement de ton village et de ton pays. En fait, tout ce qui est beau, bon et bien venant des autres ne t’arrange jamais. Tu veux tout pour toi et rien pour les autres. Dans ces conditions, la paix et la joie de Dieu ne peuvent pas t’atteindre. Le Seigneur a demandé à ses disciples de « secouer même la poussière collée à leurs chaussures ».

Prions, afin que le Seigneur suscite de bons et de vrais bergers qui apportent, souhaitent, cultivent et n’annoncent que la paix et la joie dans nos familles.

Prions aussi les uns pour les autres, afin que tous et chacun individuellement, nous puissions chaque jour œuvrer pour la paix et la joie du Christ dans nos milieux de vie respectifs.

Que la paix de notre Seigneur, Jésus-Christ, soit toujours avec vous !

 

Père Arnaud Aba’a Omva