Denier de l'Église

MEDITATION du 15e dimanche des temps ordinaire – 10 juillet 2022

« Qui donc est mon prochain ? »

Jésus a donné sa vie pour tous les hommes et femmes sans distinction de culture et de statut. Tous ceux et celles qui se présentaient à lui, il leur accordait la miséricorde
de Dieu. Il a accepté de faire route avec eux. L’homme roué par les coups, dans la Parabole du bon Samaritain, est celui qu’on oublie souvent, celui que personne ne cite en exemple, celui
qu’on identifie à la souffrance et que tout le monde fuit pour éviter d’être souillé. C’est lui qui nous fait trouver des excuses pour ne pas voir la souffrance qu’il y a autour de nous. Oui, c’est
lui le prochain dont parle Jésus. Lui, il s’est occupé de chacun de nous. Alors même que la plupart d’entre nous étaient au bord de l’abîme, il nous a montré sa miséricorde à tous. Depuis
notre Baptême, nous sommes devenus témoins de son amour sans exclusive pour l’humanité tout entière. La faute du prêtre et du lévite réside surtout dans leur injustice et leur
discrimination à trier, à calculer, à choisir par intérêt avant de rendre service et de voler au secours de ceux et celles qui sont dans le besoin. Si Jésus s’est fait proche de nous sans
distinction aucune, ses amis que nous sommes ne peuvent pas et ne doivent pas se comporter autrement. Le salut est accordé à tout homme, d’où qu’il vienne et quel qu’il soit. En chaque être
humain, Jésus est présent et il nous interpelle : « Ce que vous avez fait à l’un de ces petits, c’est à moi que vous l’avez fait » (Matthieu 25, 40). Être prochain pour autrui, c’est donc accepter de
ne pas brandir ses titres devant ces hommes et femmes que le Seigneur nous donne la grâce de rencontrer. Nous sommes appelés à les rassurer en leur montrant que quelque soit leur
origine socio-culturelle, quelque soit leur conviction religieuse, c’est ce qu’ils sont et ce qu’ils vivent qui nous intéresse pour les relever et les voir avancer. Dieu, en son Fils Jésus-Christ (le
vrai bon Samaritain) nous confie donc tout homme roué de coups et souffrant afin que nous prenions vraiment soin de lui. Cette tâche confiée à l’Eglise (l’aubergiste), si elle est bien
assumée, elle rapportera à tous ceux qui se seraient ouverts à la miséricorde de Dieu les grâces nécessaires pour leur épanouissement et leur sanctification. Au lieu des discours creux
et vagues, osons donc recevoir ces hommes et ces femmes qui se montrent à nous et qui ont sérieusement besoin du réconfort de l’Eglise et des personnes de bonne volonté.

Père Arnaud Aba’a Omva