Reflets de l’Arc n°481

Levez les yeux vers le ciel

Quel est le point commun entre une éclipse solaire totale, les jubilés dans le temps d’Israël, et les jeux olympiques en France (à Paris en 2024) ? Ils font partie de ces évènements dont la récurrence est si rare qu’ils en deviennent automatiquement exceptionnels. Nous venons de vivre un de ces évènements-là, le 2 Octobre dernier, à l’occasion de la consécration épiscopale de Monseigneur Christian Delarbre, notre nouvel Archevêque. Une telle occasion ne s’était pas présentée dans la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix en Provence depuis 1886 et la consécration de Mgr Xavier Gouthe-Soulard. Comme chaque nouveau venu dans la ville d’Aix en Provence, notre évêque a élevé les yeux en arrivant dans la ville de Cézanne. Auteur d’une thèse intitulée « Théologie du lieu, pour une église à taille urbaine », il ne pouvait manquer de croiser du regard la Sainte-Victoire, et de se sentir invité à en gravir les flancs pour atteindre la croix de Provence, définitivement scellé dans son blason d’évêque et à son épiscopat.

De là-haut il a adressé à chacun un très beau message dont voici quelques extraits : « Sur vous tous et de là-haut, ma prière, comme mon regard, s’étend à tous les hommes et femmes de bonne volonté, aux chercheurs de sens, à ceux qui savent que, paradoxalement, c’est en ayant les yeux levés vers le Ciel qu’on ne trébuche pas en chemin. Levez les yeux de vos smartphones et des autoroutes de la pensée et regardez vers le ciel !

Levez les yeux vers le ciel. Cela seul ne pourra jamais vous être enlevé. Même le mourant sur son lit d’hôpital meurt les yeux levés, le regard bien au-delà du plafond de sa chambre. Même le prisonnier dans sa cellule peut encore lever les yeux et son regard intérieur peut percer le mur lépreux de sa cellule, briser le plafond de tous ses enfermements. Le persécuté devant ses bourreaux peut encore lever les yeux vers le ciel. Celui qui est démuni de tout, sans abri, quêtant son prochain repas, exilé, seul parmi les hommes, a toujours la liberté de lever les yeux vers le ciel. Dignité humaine, lève-toi et regarde vers le ciel ! »

Lever les yeux vers le ciel. C’est un double mouvement auquel nous initie la sainte victoire. Le mouvement extérieur d’abord, consistant à poser nos yeux tout là-haut, au sommet de « la Sainte ». Le mouvement intérieur ensuite, regard du cœur qui « cherche les réalités d’en haut, là où est le Christ assis à la droite de Dieu » (Col 3, 1). Nous avons cette chance, à Aix, grâce à la « Sainte » d’être conduit à regarder le ciel, lorsque nous regardons la terre. Merci Monseigneur d’avoir dit oui et d’être pour vos contemporains le successeur des apôtres, celui qui nous relie par la chaîne ininterrompue de vos prédécesseurs jusqu’au Christ !

Père Luc Chesnel

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