Reflets de l’Arc n°490
Poussière et Cendre, Mémoire et Conversion
Au commencement de la sainte Quarantaine, il est proposé à chacun, baptisé, pénitent ou catéchumène, de recevoir l’imposition des cendres. Le prêtre peut dire, soit : « Souviens-toi que tu es poussière, et que tu retourneras en poussière. », soit : « Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. » Souviens-toi : les cendres invitent chacun, personnellement, à la mémoire, afin qu’elles soient le signe du chemin de conversion qui s’ouvre pour la communauté : Convertissez-vous. Ce chemin de mémoire et de conversion a un but : la joie de la foi. Croyons en l’Évangile : lorsque nous retournerons en poussière, le Sauveur se lèvera pour donner la vie à nos pauvres corps mortels.
Souviens-toi : Souviens-toi de la poussière du sol que Dieu a pris en ses mains pour façonner Adam. Souviens-toi de la bonté de Dieu qui t’a créé. Souviens-toi de cette poussière signe de la stérilité du sol pour Caïn le meurtrier, et dont Dieu marque le front, pour que sa vie soit préservée. Souviens-toi de la bonté originelle et de la faute originelle. Et parce que la bonté de Dieu est une origine radicalement plus profonde que la faute de nos pères et que la nôtre, souviens-toi qu’il t’est promis la réconciliation avec nos premiers parents, avec toi-même, avec Dieu et avec tes frères.
Convertissez-vous : forts de cette mémoire, portons ces cendres sur nos têtes ! Le roi David a choisi de revêtir le sac et la cendre comme habit de pénitent. David est adultère, manipulateur et meurtrier (2Sm 11). David est avide de pouvoir, de gloire et de richesse (2Sm 24). David connaît le Dieu de ses pères, lent à la colère et plein d’amour. David veut alors reconnaître sa faute, réparer ce qu’il peut et confier à Dieu le reste : « Il est terrible de tomber aux mains du Dieu vivant ! » (He 10, 31) et c’est pourtant ce qu’il faut choisir : « Tombons entre les mains du Seigneur mais que je ne tombe pas entre les mains des hommes ! » (2Sm 24, 14) Jésus sera livré aux mains des hommes pour que nous recevions la vie des mains de Dieu.
Romain Civalero