Reflets de l’Arc n°493

La foule, l’Eglise

Elle est devenue depuis quelques jours omniprésente dans les médias, sur nos écrans et dans nos conversations peut-être. La foule fait parler d’elle, à l’occasion des manifestations qui secouent durement notre pays. Elle est aussi bien présente dans ces récits de la passion que nous allons entendre une première fois pendant cette fête des rameaux, et une seconde le vendredi saint. Bien sûr, ce n’est pas la même foule mais une lointaine aïeule qui jouera son rôle pour acclamer le Christ tout d’abord, puis le conspuer avec un même “enthousiasme” trois jours plus tard après le procès devant Pilate. Caisse résonnante et amplifiante des passions humaines, cette foule vit et agit comme la houle de la mer, inarrêtable, incontrôlable et puissante. Comme un magma en fusion duquel émerge quelques rares personnalités, cette foule va être la matière à partir de laquelle Jésus va sculpter son église. Pas d’un seul coup bien sûr, mais son agonie sur la croix sera tout de même l’acte décisif qui n’en finira plus de la modeler toujours plus parfaitement à travers les âges. « [Le Christ] a aimé l’Église, il s’est livré lui-même pour elle, afin de la rendre sainte en la purifiant par le bain de l’eau baptismale, accompagné d’une parole ; il voulait se la présenter à lui-même, cette Église, resplendissante, sans tache, ni ride, ni rien de tel ; il la voulait sainte et immaculée » (Eph 5, 26-27).

A-t-il réussi à la rendre sainte aujourd’hui ? Nombreux sont les exemples qui pourraient nous prouver le contraire, mais nombreux aussi, et plus éloquents, sont les exemples qui nous montrent que ce germe de pureté et de sainteté est à jamais déposé au sein de cette église et agit sans cesse en la transformant.

Père Luc Chesnel

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