Reflets de l’Arc n°497

Quel est le point commun entre notre provençal Frédéric Mistral et l’américain Bob Dylan ? Même si un océan et plus d’un siècle les séparent, tous deux ont reçu le prix Nobel de Littérature.  Dans « Knockin’ on Heaven’s door », le grand Bob fredonnait une idée répandue : à la fin de notre vie terrestre, l’homme se retrouverait à la porte d’entrée du Ciel, « toquant à la porte du Paradis », cherchant désespérément le mot de passe. A la Pentecôte, c’est bien le ciel qui s’ouvre ! mais c’est l’Esprit qui descend sur notre bonne vieille Terre: « l’Amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rm 5,5).

Comme l’indique le texte des Actes des apôtres, le don de l’Esprit-Saint survient le jour de la Pentecôte juive (Shavouot). Ce jour-là, les juifs célèbrent le don de la Loi au Sinaï. Après la libération physique de l’esclavage en Egypte, les dix Paroles donnent une libération plus profonde encore, comme un nouvel art de vivre. Mais cette Loi reste inscrite à l’extérieur d’eux-mêmes, sur des tables de pierre. Les disciples du Christ, eux, reçoivent une loi intérieure : celle de l’Esprit-Saint qui vient au plus intime, un souffle de vie divine. Voilà ce que Saint Paul écrit aux Corinthiens « De toute évidence, vous êtes cette lettre du Christ […] écrite non pas avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non pas, comme la Loi, sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs. » (2 Co 3,3).

Quand des journalistes disaient à Mère Teresa « ce que vous faites est si remarquable ! » elle répondait : « vous savez, je ne suis qu’un petit crayon dans la main de Dieu, un Dieu qui est en train d’écrire une lettre d’amour au monde ». Alors plutôt que de défoncer la porte du paradis avec M. Dylan, laissons l’Esprit-Saint « toquer » à la porte de notre cœur, pour y écrire la lettre d’amour que Dieu veut proclamer au monde !

Dans notre paroisse, quatre adultes recevront le sacrement de confirmation à la Vigile de Pentecôte, ainsi qu’une quarantaine de lycéens. Pas pour concourir à un prix Nobel, mais pour recevoir l’Auteur “en personne”, l’Esprit-Saint qu’on appelle le “doigt de Dieu”. Qu’il vienne écrire notre histoire de sainteté et nous donne l’audace d’en témoigner !

Père Louis-Marie Ecomard

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