Reflets de l’Arc n°520

Bientôt le Sacré-Coeur

Un peu d’histoire. Nous fêterons vendredi 7 juin le Sacré-Coeur de Jésus. En pleine période janséniste marquée par une foi déséquilibrée et rigoriste, le Christ apparaît à plusieurs reprises à une religieuse visitandine, à Paray-le-Monial, en lui montrant son coeur brûlant d’amour pour les hommes. Cet évènement va profondément et progressivement poser son empreinte dans le paysage spirituel et culturel français, et même au-delà de nos frontières. On ne compte pas les nombreuses statues ornant nos églises qui représentent un sacré-coeur, ni le nombre d’établissements scolaires placés sous son patronage. L’un des monuments parisiens les plus visités lui est dédié, à Montmartre. Dans cette basilique, fut même scellé un voeu national avec l’assentiment de l’assemblée nationale qui vota fin 1873, une loi déclarant d’utilité publique la Basilique, permettant ainsi que le terrain soit affecté à la construction d’une église. Même le très célèbre Christ rédempteur posé sur le mont Corcovado à Rio de Janeiro, est orné d’un discret mais bien visible coeur, qui se détache à la surface de sa poitrine.

Quelque peu relégué à l’arrière-plan dans la seconde moitié du vingtième siècle, il revient en force à la faveur du renouveau spirituel initié lors du second concile du Vatican. Notre culture, fortement imprégnée de rationalisme scientifique dans un passé récent, redécouvre aujourd’hui avec plus de naturel, le symbolisme véhiculé par le Sacré-Coeur. Là où l’homme post moderne des années 80 voyait d’abord dans le coeur un organe et trouvait étrange son exhibition, l’homme d’aujourd’hui saisit peut-être plus facilement la portée symbolique de ce langage. Le coeur, symbole du lieu où se nouent nos émotions, nos ressenties, nos décisions. Carrefour de notre affectivité et de notre intelligence, où se conjuguent notre sensibilité et notre volonté. Organe central et source de vie pour tous les autres, il désigne par extension le siège de la personne toute entière où communient notre chair, notre âme et notre esprit.

Désigner ainsi le coeur du Christ, c’est vouloir désigner le Christ dans toute sa vérité et son originalité, pour accéder au message évangélique dans sa pureté : « Mon divin Coeur est si passionné d’amour pour les hommes et pour toi en particulier que ne pouvant plus contenir en lui-même les flammes de son ardente charité, il faut qu’il les répande par ton moyen et qu’il se manifeste à eux pour les enrichir de ses précieux trésors que je te découvre». (Phrase de Jésus à Marguerite-Marie lors d’une apparition).

Père Luc Chesnel

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