Décembre est le temps béni où l’on prépare la crèche
en pensant à Marie qui porte l’enfant en son sein.
Moïse et Jésus
La «crèche» est un mot d’origine germanique qui signifie panier. Voilà un rappel intéressant car un panier est fait de joncs tressés, de paille séchée et cela nous fait penser à ce petit radeau fait de roseaux dans lequel la mère de Moïse confia son fils au fleuve pour éviter qu’il ne soit massacré sur ordre de Pharaon (cf. Ex 2). L’arche vogua sur les flots et arriva miraculeusement sur les berges du Nil où se baignait la fille de Pharaon. Elle entendit les cris d’un nouveau-né et se précipita pour le recueillir, le nourrir et le sauver. Peut-on faire un rapprochement entre l’enfant Moïse et l’enfant Jésus ? Oui, tous les deux échappent à la mort, l’un par les mains de la princesse et l’autre par l’intervention de l’ange qui prévient Joseph du danger. Hérode régnait sur Jérusalem et, jaloux de la naissance du Messie, il décida de faire mettre à mort tous les enfants de moins de deux ans. Les deux enfants, Moïse et Jésus, furent dès leur naissance, des rescapés de la méchanceté des hommes avant de grandir et d’accomplir leur mission. C’est ce que nous rappelle ce simple mot : la crèche.
Noé et Moïse
Mais un deuxième rapprochement nous interroge : en effet, c’est un même mot hébreu qui décrit à la fois l’arche de Noé et le berceau de Moïse. Et là, c’est un terme d’origine égyptienne qui désigne une caisse et, par extension, un bateau. Il décrit la fameuse arche de bois construite selon les indications précises de la Genèse (6, 14-16). L’arche était conçue pour protéger toutes les espèces animales ainsi que la famille de Noé. Elle flotta sur les eaux du déluge comme le radeau de Moïse sur les flots du Nil. Dans la Bible, les eaux symbolisent la mort, ainsi les deux embarcations montrent le triomphe de la vie par la volonté de Dieu.
Une mère en marche
C’est à Bethléem que Marie et Joseph doivent se rendre pour le recensement ordonné par l’empereur. Mais là, où est la crèche ? On ne trouve dans l’Evangile nulle mention de ce mot, pas plus que celui de la grotte, une invention du philosophe Justin au IIe siècle. C’est la tradition qui a adopté ces deux mots – grotte et crèche – pour décrire le cadre de la naissance de Jésus.
Comme toutes les mères, Marie a connu ces semaines qui précèdent la naissance où le poids se fait plus pesant, le bébé plus remuant, et où l’on attend avec hâte les premiers signes de l’accouchement. Terme ou pas, Marie doit partir sur la monture de l’époque, sans doute un âne, quitter Nazareth où elle habite avec Joseph, traverser la Galilée et la Samarie, et atteindre Bethléem en Judée. Voyageant dans des conditions très inconfortables, elle ressemble à toutes ces futures mères qui fuient leur pays ravagé par les guerres, les persécutions et la pauvreté. Que Marie veille sur toutes celles qui n’auront pour toute crèche que leurs bras pour accueillir leur enfant !
Christine Pellistrandi enseigne l’Ecriture sainte au collège des Bernardins.
Elle intervient chaque jour à Radio Notre Dame et porte le souci de la transmission de la foi.
Type : UP Chateaurenard Événements
